19.06.03 -
Indonésie : 500 écoles incendiées.
Plus
de 507 édifices scolaires ont été incendiés dans divers districts de
la province séparatiste d'Aceh depuis le 19 mai dernier après
qu'ait été déclenchée l'offensive militaire contre les rebelles.
Le gouvernement de Djakarta veut mettre fin à cette rébellion
refusant l'indépendance à cette province, riche en ressources
naturelles. Le GAM, Mouvement pour Aceh Libre, a entamé sa guérilla
en 1976 pour obtenir l'indépendance d'Aceh mais c'est de fait depuis
400 ans que la province, habitée par 4,2 millions de personnes, se rebelle
contre le pouvoir, autrefois les colonisateurs espagnols, puis les Hollandais
et enfin, le gouvernement central de Djakarta.
Les observateurs estiment qu'il s'agit d'un conflit ethnico-politique
fomenté par le fanatisme religieux et les fondamentalistes. La récente
recrudescence des combats est due à la rupture de la fragile trêve signée
entre le GAM et le gouvernement indonésien en décembre dernier à Genève.
C'est le responsable provincial pour la formation scolaire, Anas M.
Adam, qui a donné ces chiffres en ajoutant qu'à présent environ
70.000 étudiants n'ont plus d'endroit où aller.
Les autorités locales ont précisé que, sur les édifices détruits, 4
sont des crèches, 361 des écoles élémentaires, 60 des écoles élémentaires
islamiques, 52 des écoles supérieures publiques, 12 des écoles supérieurs
islamiques, 12 des lycées publics, 5 des lycées islamiques et un bâtiment
qui héberge des écoles de différents niveaux.
La situation a été rendue encore plus dramatique à Aceh avec l'utilisation
d'avions chasseurs bombardiers F-16 de la part de l'armée indonésienne.
Pour la première fois en un mois de violences, les gouvernementaux ont
utilisé hier des avions de combat en soulignant qu'ils n'ont cependant
pas l'intention de s'en prendre aux civils.
Près de 40.000 personnes ont déjà dû quitter leurs habitations depuis
le début de l'offensive militaire lancée le 19 mai dernier contre les
rebelles séparatistes d'Aceh (ouest de l'Indonésie), mais on estime
que le chiffre pourrait être de 100.000.
Le P. Ferdinando Severi, missionnaire des Frères conventuels, dans le
chef-lieu, Banda Aceh, fait remarquer que le gouvernement a prévu le
nécessaire pour accueillir les déplacés dans seize localités de la province.
"Des tentes et des services sanitaires ont été installés, du riz, du
poisson et de l'eau sont emmenés dans les camps."
"Ces personnes se plaignent bien entendu parce qu'elles ont dû abandonner
leurs champs, leur bétail et leurs maisons, qui finiront aux main des
voleurs. Quand ils rentreront, les déplacés risquent de ne trouver presque
plus rien, bien que le gouvernement leur ait promis des indemnisations".
"On compte six ou sept morts par jour, retrouvés dans les champs ou
dans des fossés. Ici, à Banda Aceh, ajoute le religieux, la situation
n'est pas très grave mais il y a une grande insécurité et les habitants
ont peur de sortir de la ville: en trois semaines, 38 autobus ont été
incendiés sur les routes.
Les organisations non gouvernementales ont elles aussi des difficultés
pour intervenir et porter des secours aux victimes du conflit, les étrangères
ne sont pas autorisées à opérer à Aceh "et les indonésiennes savent
qu'en venant ici, elles courraient de gros risques". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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