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21.06.03 - Le voyage en Bosnie sera difficile.

Le mercredi 18 juin, en présentant son voyage en Bosnie, Jean-Paul en a donné tout l'enjeu :"Dimanche prochain, je me rendrai en Bosnie et Herzégovine, pour confirmer dans la foi cette communauté catholique, engagée dans un chemin important de réconciliation et de concorde ".

Ce voyage lui paraissait indispensable après celui qu'il venait d'effectuer en Croatie, car les Serbes ont gardé toute la mémoire des exactions croates durant la Seconde guerre mondiale. Même si en général, la plus grande partie de la population attend ce voyage comme un grand événement, on entend des voix qui ne s'insèrent pas dans l'atmosphère générale.

Tous les moyens d'information, électronique et la presse, ont été engagés pour créer un climat positif. Cependant au fut et à mesurequ'aproche la venue du pape, la tension monte dans cette ville à majorité serbe.

Les affiches annonçant l'événement ont été bariolées en signe de protestation. Des inscriptions font allusion à l'époque des oustachis, parti croate proche des nazis, durant la Seconde guerre mondiale. De 1941 à 1945, plusieurs centaines de milliers de Serbes à majorité orthodoxe ont été tués dans des camps de concentration par les oustachis croates, à majorité catholiques, aidés même par certains franciscains.

Même si ces derniers avaient été excommuniés pour la plupart par le Vatican, l'histoire serbe a gardé en mémoire les images de ces moines défroqués travaillant pour la conversion forcée des orthodoxes vers le catholicisme, faisant l'amalgame entre ces tortionnaires et l'Eglise catholique.

Les polémiques concernent principalement le choix du lieu des cérémonies, car le monastère où Jean Paul II célèbrera la messe de béatification d'Ivan Merz, laïc croate mort en 1928, Petricevac, a en effet abrité le chef de file de ces franciscains oustachis, Vjekoslav Filipovic, surnommé "frère satan". Filipovicétait responsable d'un des principaux camps de concentration, celui de Jasenovac, où périrent 40.000 hommes, femmes et enfants.

Sur les portraits de Jean Paul II affichés sur les murs de Banja Luka, on peut notamment voir le slogan des nationalistes serbes, "Seule l'unité peut sauver les Serbes", ou encore la lettre 'U' pour 'oustachi'. Pour assurer la sécurité du pape et des pèlerins, 4.000 policiers seront déployés et les forces de l'OTAN, la SFOR, seront en renfort. (source : fides/apic)

Pour plus d'informations : Agence Fides et Agence APIC

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