23.06.03 -
Bosnie-Herzégovine : "J'implore la miséricorde divine".
Sur
la colline de Petricevac et devant le couvent franciscain de la Trinité,
en présence de 50.000 personnes, Jean Paul II a célébré la Messe de
béatification d'Ivan Merz, durant laquelle sa demande de pardon a été,
sans doute, le moment le plus important et le plus attendu de ce voyage
apostolique.
Y assistaient, les membres de la Présidence collégiale de la Bosnie-Herzégovine,
le président de la République serbe de Bosnie, les diverses autorités
civiles, le métropolite Jefrem de Banja Luka représentant l'Eglise orthodoxe
serbe, le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Vrhbosna-Sarajevo, et
les évêques du pays.
L'Evangile a été chanté en ukrainien car une nombreuse colonie de rite
byzantin et d'origine ukrainienne vit dans la région de Banja-Luka.
En fait c'est elle qui compose une grande partie de la communauté
catholique de cette région.
La majorité des fidèles présents venaient surtout
de Croatie. Même si peu d'orthodoxes étaient présents à la messe de
béatification, la télévision nationale a retransmis en direct la cérémonie,
permettant ainsi à ceux qui le voulaient de la suivre de chez eux.
A l'homélie, le pape a adressé un "salut fraternel" au Patriarche Pavle
et aux membres du Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe serbe, mais il
a également salué les communautés juive et musulmane, ainsi que les
pèlerins venus d'autres régions comme de pays voisins.
Profitant par ailleurs de la présence de centaines de journalistes,
le Souverain Pontife a salué le patriarche Pavle de Serbie, ainsi que
les membres du Saint-Synode orthodoxe serbe. "La nouvelle vigueur que
notre chemin vers une mutuelle compréhension a acquis ces derniers mois,
le respect réciproque et la solidarité fraternelle, sont des motifs
de joie et d'espérance pour cette région", a-t-il lancé.
"Depuis cette ville, marquée de tant de souffrance et de sang au long
de son histoire, j'implore le Tout-Puissant pour qu'il ait miséricorde
face aux crimes commis contre l'homme, sa dignité et sa liberté, y compris
par des fils de l'Eglise catholique, et pour qu'il inspire à tous la
volonté du pardon réciproque. Ce n'est que dans un climat de réconciliation
authentique que la mémoire de tant de victimes innocentes et que leur
sacrifice ne resteront pas vains, qu'ils nous encourageront à bâtir
une nouvelle fraternité, une nouvelle compréhension".
Puis Jean-Paul II a tracé le portrait du nouveau bienheureux, le laïc
Ivan Merz, né à Banja-Luka en 1896 et mort en 1928: " ... La grande
aspiration de toute sa vie fut en effet de ne 'jamais oublier Dieu et
de lui être toujours uni".
Après avoir rappelé que le bienheureux Merz fut l'un "des promoteurs
du renouveau liturgique dans son pays", le Saint-Père a dit qu'il puisait
dans la Messe "son énergie pour être un apôtre des jeunes. C'est la
raison pour laquelle il avait choisi Sacrifice-Eucharistie-Apostolat
comme devise". "Pour une génération de jeunes catholiques -a poursuivi
Jean-Paul II- le nom d'Ivan Merz a évoqué tout un programme de vie et
d'action. Il doit continuer de l'être aujourd'hui! Votre pays et votre
Eglise, chers jeunes, ont vécu une période difficile mais il faut maintenant
travailler afin que la vie reprenne partout à plein régime".
Toujours dans cette perspective, le pape a invité l'assemblée à "ne
pas céder à la tentation du découragement et à multiplier les initiatives
pour que la Bosnie-Herzégovine redevienne une terre de réconciliation,
de rencontre et de paix".
"L'avenir de cette région, a-t-il ajouté, dépend aussi de vous! Ne recherchez
pas ailleurs une vie plus facile, ne fuyez pas vos responsabilités en
attendant que les autres résolvent vos problèmes. Portez résolument
remède au mal avec la force du bien. A l'image du bienheureux Ivan,
rencontrez personnellement le Christ qui éclaire la vie d'une lumière
nouvelle. Que l'Evangile soit le critère suprême de vos comportements
et de vos choix!".
Avant la récitation de l'Angélus, le Saint-Père a salué les différents
groupes en allemand, en hongrois, en italien, en serbe et en croate,
demandant à Marie d'obtenir pour tous de son Fils "la grâce de conserver
intacte la Foi, ferme l'espérance, vivace la charité à tout instant".
(source vis)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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