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23.06.03 - Bosnie-Herzégovine : Un premier bilan ?.

Il est difficile de dresser dès aujourd'hui un bilan de ce voyage, mais il a laissé des impressions qui peuvent déterminer un meilleur avenir pour les Eglises de cette région.

L'Eglise catholique a pu ouvertement s'exprimer, car devant les quelque 80.000 fidèles réunis sur la place du couvent détruit par l'armée yougoslave dans les années 90 et aujourd'hui en partie reconstruit, l'évêque de Banja-Luka n'a pas mâché ses mots, visiblement désespéré par la situation de son diocèse.

"Malgré notre attitude pacifique bien connue de nos voisins et des représentants internationaux, l'Eglise catholique de Banja Luka se trouve aujourd'hui face au danger d'une éradication totale par la volonté des puissants de ce monde".

Plus de 60.000 catholiques de ce diocèse attendent encore de pouvoir rentrer dans leurs maisons, ayant fui pendant la guerre des années 90. Jusqu'à maintenant, seuls 3% d'entre eux ont pu revenir.

Interrogé par le correspondant de l'agence suisse Apic, un journaliste catholique serbe a souligné l'importance de cette visite pour toutes les ethnies présentes en Bosnie-Herzégovine. Aujourd'hui, les catholiques en majorité croates - représentent 11% des quelque 4 millions d'habitants, contre 31% d'orthodoxes serbes et 40% de musulmans.

"Ils découvrent enfin une personne qui utilise un langage accessible à tous, et, surtout, qui vient prouver qu'il n'y a pas eu dans le passé que des assassins ou des tueurs d'enfants", a-t-il affirmé. Concernant la demande de pardon de Jean Paul II faite quelques instants plus tôt, il a confié être satisfait de ce "pas en avant". "Mais il faut arrêter de se retourner vers le passé, a-t-il conclu, car dans cette région, si vous commencez à creuser un peu l'histoire, vous découvrez qu'il y a eu des atrocités à toutes les époques, d'un côté comme de l'autre !".

Dragan Cavic, président de la République Srpska a déclaré à Radio Vatican, au lendemain de la visite du pape en Bosnie-Herzégovine et de son message de paix et de réconciliation. « Cette visite est d’une grande importance. Dans ce pays, après les années de guerre, il y a un besoin énorme de messages de paix forts. Le conflit que nous avons vécu a laissé dans la population serbe qui vit dans cette région plusieurs motifs de frustration. Je suis certain que les Serbes, ainsi que les Croates et les musulmans, sauront comprendre la signification de cette visite. Après le départ du pape ce sera probablement le message de paix le plus fort que ce pays adressera au monde ». (source : vis/apic)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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