28.06.03 - L'Assemblée générale
de la KEK.
Plus de 800 participants sont réunis à Trondheim, en Norvège,
du 25 juin au 2 juillet pour la 12e Assemblée générale de la KEK, la
Conférence des Eglises européennes. La dernière Assemblée avait eu lieu
à Graz, en Autriche, en 1997.
Cette assemblée prend une grande importance pour plusieurs raisons,
en particulier au moment où l'Europe se constitue, où
la guerre d'Irak marque les Eglises et où la KEK doit choisir
un nouveau responsable qui pourrait être le pasteur Jean Arnold
de Clermont, président de la Fdération protestante de
France.
La KEK a été fondée en 1959 en vue de jeter des ponts
entre les Eglises d'Europe occidentale et celles de l'Est sous domination
communiste, se félicite de l'élargissement de l'EU qui va inclure les
anciens pays du rideau de fer.
Mais, a averti le pasteur Keith Clements, son secrétaire général,
la controverse à propos de l'Irak pourrait menacer cette unité nouvellement
fondée.Dans le rapport qu'il a présenté le mercredi 25
juin, il met en garde les Eglises européennes.
"Avons-nous réellement une nouvelle forme de division en Europe, entre
ceux qui à l'Ouest voudraient que l'Europe fasse contrepoids à un monde
unipolaire dirigé par les Etats-Unis, et à l'Est, ceux qui feraient
plus volontiers confiance aux Etats-Unis qu'à leurs voisins européens
pour défendre leurs intérêts?"
Au moment précis où il semblait que "les derniers vestiges de la guerre
froide étaient morts et enterrés, le spectre de la division surgit à
nouveau, cette fois entre la "vieille et la nouvelle Europe", a-t-il
déclaré. Keith Clements a fait référence à la controverse déclenchée
par l'intervention en Irak, conduite par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne,
qui a été soutenue par des leaders de certains pays d'Europe orientale
sur le point d'adhérer à l'Union européenne (UE) l'an prochain, mais
fermement rejetée par des membres fondateurs de l'UE, la France et l'Allemagne.
"Je pense qu'il n'est pas exagéré d'affirmer que, ces trente dernières
années, aucun autre sujet d'ordre public ou international n'a autant
motivé les Eglises européennes de toutes confessions à s'unir comme
elles l'ont fait pour manifester leur opposition à cette guerre."
Rappelons que la KEK compte plus de 120 Eglises membres - parmi lesquelles
la plupart des grandes Eglises orthodoxes, protestantes et anglicanes
- de tous les pays d'Europe. L'Eglise catholique n'est pas membre de
l'organisation et Keith Clements a fait observer dans son rapport que
cela pourrait être réexaminé. "Si l'on considère parmi nos projets oecuméniques
ceux qui ont vraiment vu le jour et porté des fruits, force est de constater
que ce sont les domaines où nous avons coopéré avec les instances catholiques
romaines."
Et de rappeler que des organismes de la KEK et de l'Eglise catholique
romaine avait collaboré pour présenter la réponse des Eglises au projet
de constitution de l'UE présenté ce mois au Sommet de l'EU en Grèce,
et élaborer la "Charta Oecumenica" (Charte oecuménique), un
ensemble de lignes directrices visant à promouvoir la coopération entre
les Eglises européennes, et entre autres "l'unité visible" de l'Eglise.
"Faut-il en conclure qu'il convient de simplement poursuivre une telle
coopération, ou est-ce là un indice que la KEK et l'Eglise catholique
ne doivent pas esquiver plus longtemps la perspective de la création
d'une instance oecuménique réellement inclusive au niveau européen?"
a interrogé Keith Clements. (source : kek/apic)
Pour plus d'informations : KEK
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