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09.07.03 - Pakistan : Nous sommes des hommes de paix.

Les chrétiens de Faisalabad protestent au lendemain de l'assassinat du père Ibrahim : "Nous, chrétiens, nous sommes des personnes de paix. Les gens nous connaissent et nous respectent comme tels."

" Nous demandons aux autorités civiles de bloquer le fondamentalisme qui nous menace, et de remettre à la justice les responsables de l'assassinat du père Georges Ibrahim". Ce sont les paroles de Mgr Andrew Francis, évêque de Multan, dans son homélie prononcée le dimanche 6 juillet, lors des funérailles du père Ibrahim, tué dans la nuit du 5 juillet par un groupe de six personnes armées, qui ont fait irruption dans sa paroisse de Notre-Dame de Fatima à Renala Khurd dans le district de Okara (Diocèse de Faisalabad).

" Nous sommes profondément bouleversés, disent ses confrères. Le père Ibrahim était une personne douce. Il m'avait dit qu'il avait reçu dans le passé des menaces de fondamentalistes, surtout après que l'école annexe de la paroisse, dirigée par les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie, nationalisée en 1774, ait été restituée à l'Eglise au mois de juillet 2002 ".

La paroisse compte environ 500 familles catholiques. Les prêtres administrent les Sacrements, suivent la communauté des religieuses qui travaillent dans les activités scolaires. Ils visitent en outre les familles dans les villages limitrophes, en aidant les plus pauvres. "Aujourd'hui, une longue file de personnes est venue pour nous exprimer sa solidarité. Il y a aussi de nombreux musulmans. Certes, les chrétiens ont peur. Mais il est de notre devoir d'encourager tous les fidèles à donner un témoignage de fraternité. A présent, je continuerai dans la mission qui m'a été assignée, que le père Georges réalisait avec fidélité et dévouement absolu".

Le père Georges Ibrahim avait 38 ans. Il a été tué à 1 heure 30 dans la nuit du 5 juillet, de trois coups de revolver, par six personnes qui se sont introduites dans les bâtiments paroissiaux. Parmi les témoins oculaires de l'homicide, se trouve son jeune cuisinier, qui n'a pas été touché, ce qui conduit les enquêteurs à penser que l'assassinat était bel et bien dirigé contre le prêtre.

L'Alliance des Minorités du Pakistan (APMA) qualifie cet assassinat "d'acte de terrorisme haineux et brutal" contre un représentant religieux chrétien. Shahbaz Bhatti, responsable de l'Alliance des Minorités du Pakistan, révèle que le prêtre avait reçu des menaces liées à la présence et l'activité de l'école catholique du lieu. La police a précisé toutefois qu'il pourrait s'agir d'un vol et que les assaillants ont pu être surpris par le prêtre. Les attaques contre les institutions chrétiennes et les chrétiens eux-mêmes se sont intensifiées au Pakistan depuis la décision du gouvernement du pays de soutenir la guerre menée par les Etats-Unis contre le régime des talibans en Afghanistan, en 2002.

La veille de l'assassinat du Père Ibrahim, un attentat a eu lieu dans une mosquée de Quetta, de tradition chiite (les chiites font également partie des minorités religieuses du pays), provoquant la mort de 44 personnes (source : fides)

Pour plus d'informations : Agence Fides

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