19.07.03 -
Burkina Faso : Illusion, supercherie ou vérité ?
La
ville de Diapaga à 450 km dans l'extrême Est du Burkina, a vécu,
le jeudi 10 juillet dans l'après-midi, un événement singulier, qui se
situe à la lisière de la foi et du mysticisme ou de la supercherie.
La paroisse Sainte Thérèse de Diapagaune a connu une ruée sans précédent
vers l'église paroissiale; une statue de la Sainte Vierge versait des
larmes rouge sang. Ces larmes, selon les premiers témoins ont été observées
peu après 14 heures au cours d'une prière d'intercession de la Vierge
pour la guérison d'une vielle femme malade. Elles ont coulé, ont-ils
précisé, pendant plus de deux heures sur la robe blanche de la statue
jusqu'à ses pieds.
Pendant que certains explorent la piste du miracle, c'est-à-dire d'ordre
religieux, d'autres attendent les résultats des analyses scientifiques
; pendant que quelques-uns, moins nombreux certes, s'en moquent. Le
haut-commissaire de la ville, Sory Ahmed Ouattara, avec beaucoup d'hésitations,
estime que "l'affaire de la statue en sang de Diapaga est un fait insolite".
Le curé de la paroisse s'en est pris à la presse lui reprochant d'en
avoir parlé dans les éditions du vendredi sans l'en avoir informé
au préalable. Par la suite, il fera voir aux journalises, dans la sacristie,
une statue d'environ 1,90 m de hauteur posée sans piédestal. On a pu
voir, ce qui ressemblait à des traces bien visibles de sang coagulé,
et allant des yeux jusqu'aux pieds et des deux côtés rectilignes de
la robe blanche.
"Il nous faudra attendre des mois, voire des années pour connaître
la vérité", ont confié des responsables ecclésiastiques. "La vérité
n'est pas pour demain, ne cessait de nous répéter l'abbé Soubeïga, car
elle sera le fruit de recherches plus approfondies". Le Vatican a été
informé dès les premières heures du phénomène et pourrait très prochainement
envoyer une équipe d'experts sur place.
Aux termes des analyses médicales faites avec des moyens certes
modestes : " on peut dire du liquide qu'il s'agit de sang humain", a
affirmé le Dr Djiguemdé. Louis Tankoano, un fidèle de la paroisse Ste
Thérèse explique que le jour où il a observé la statue de la Vierge
Marie en train de verser des larmes de sang, il a été beaucoup frappé.
Pour un chrétien, il s'agit d'un avertissement ou d'une invite à une
conversion profonde, parce que notre monde va de plus en plus mal. Oumarou
Kankoa, conseiller municipal, est musulman et il partage le point de
vue de Louis Tankoano.
Pour d'autres, iln'y a rien de sensationnel dans ce brouhaha de la Vierge,
d'ailleurs, tout n'est que duperie". Nadège, une étudiante française,
en stage à l'hôpital de Diapaga est de cet avis : "C'est impressionnant
dit-elle, cette histoire de statue qui verse des larmes de sang ; mais
on ne peut pas savoir, si c'est vrai ou faux. Il faudrait faire des
analyses bien certifiées, pourquoi pas au Vatican même à partir de ce
que l'on aura prélevé ici". Elle émet deux hypothèses : soit que quelqu'un
aurait mis du sang sur la statue de la vierge, soit que l'on pourrait
avoir utilisé des produits chimiques.
Pour Corentin Guiré, un fidèle du centre évangélique de
Diapaga, on ne peut donner d'appréciation à ce phénomène que par rapport
à la Bible, si l'on est chrétien. Interprété à la lumière de la Bible,
soutient-il, la Vierge de Diapaga n'a aucune importance pour la foi
du chrétien, que seul Dieu peut sauver. Il s'agit alors pour lui d'une
affaire d'idolâtrie.
Pour le moment, l'Eglise locale de Diapaga se montre très réservée,
une obligation de réserve qui ne doit pas pour autant l'inciter à fermer
les yeux de ses fidèles sur les faits existant. (source : allafrica)
Pour plus d'informations : Agence
Allafrica
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