23.07.03 - RDCongo : Le constat dramatique
du cardinal.
A
son retour d'une visite à l'Eglise de la République démocratique
du Congo, le cardinal Sepe témoigne de la situation dramatique du Congo
: un pays déchiré par les conflits et dans une pauvreté extrême.
"L'Eglise ne peut rester indifférente", c'est ce qu'il a confié
à Radio Vatican. "Certains estiment que toute l'Afrique est un continent
un peu à la dérive, parce que les problèmes croissent: problèmes d'ordre
social, humanitaire, et donc aussi religieux." dit-il à Radio-Vatican.
"C'est un continent que tous doivent prendre en considération, si nous
voulons éviter que tant de guerres continuent à ensanglanter cette terre.
Conflits, misère, pauvreté: c'est pour cela que la congrégation pour
l'Evangélisation des Peuples est engagée de toutes ses fo rces, afin
que l'Afrique ne soit pas oubliée, reçoive la juste considération, au
plan humanitaire, et afin que l'Eglise puisse accomplir en toute liberté
son travail d'évangélisation, qui est fondamental, et affronte les grands
défis qui viennent d'autres secteurs religieux, comme les sectes."
..." C'est dans ce contexte que s'est déroulée ma visite. Surtout,
j'ai voulu accorder une plus grande attention à la République démocratique
du Congo, en premier lieu pour répondre à une invitation pressante,
tant de fois répétée, par tous les évêques de cette noble Nation".
... "Je dois dire que l'Eglise a déjà beaucoup fait en République démocratique
du Congo. Je dirais qu'elle a été la seule réalité qui a pu sauver ce
qui pouvait l'être dans une situation tragique qui a conduit à une misère
extrême et je dirais aussi une espèce d'abandon de la part des organisations
internationales. L'Eglise a été la seule qui, par ses ouvres, ses activités,
dans les domaines sociaux et humanitaires, est restée le dernier rempart
pouvant sauver ce qui pouvait l'être."
..." Mais l'Eglise, m'ont dit les évêques, est encore plus engagée
en ce moment de transition, qui a été défini comme historique par les
évêques et par le président de la république, parce qu'un processus
de paix est en route, un processus de réconciliation, et j'ai voulu
ajouter aussi un processus de pardon. Dans les deux discours que j'ai
tenus à Kisangani, qui est un peu le symbole de cette destruction du
pays, et puis lors de la messe finale, avec tous les évêques, au sanctuaire
de Notre Dame de la Paix, à Kinshasa, j'ai voulu lancer un appel, avec
tous les évêques, à une paix durable, effective, réelle, à une paix
qui comporte aussi la justice, et, surtout, un appel à une réconciliation
fondée sur le pardon".
... "La présence du pape, du Saint-Siège, de notre congrégation romaine,
précise le cardinal Sepe, veut dire à nos frères que l'Eglise ne les
oublie pas. Ils ont explicitement demandé à ne pas être oubliés. Notre
stratégie comprend aussi soutien, aide, considération, et toucher du
doigt, voir de nos propres yeux cette réalité, pour nous rendre compte
de façon effective des urgences, des nécessités, des besoins de ces
populations."
..." C'est ce que j'ai pu constater, justement en République démocratique
du Congo, comme je l'ai constaté au cours de ces derniers mois, en Ouganda
et au Rwanda, comme je le constaterai en octobre prochain, au Sénégal,
à Dakar, lors de la réunion des conférences épiscopales d'Afrique. J'espère
que ces contacts directs pourront faire naître une plus grande considération,
une plus grande compréhension de la réalité dans laquelle vivent héroïquement
ces évêques et ces prêtres, ces religieux et ces religieuses et ces
laïcs, surtout les catéchistes. Les conditions dans lesquelles nos frères
accompl issent leur travail pastoral sont parfois un réellement héroïques
et souvent aussi un martyre". (source : zenit)
Pour plus d'informations : Radio-Vatican
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