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26.07.03 - Libéria : Bombardement de centres religieux.

Monrovia asiégé par les opposants au président Taylor, a essuyé ce samedi de nouveaux bombardements meurtriers sur la capitale. Un obus de mortier est tombé sur une église protestante abritant des milliers de réfugiés, dont au moins trois ont été tués et quelque 55 autres blessés.

C'est la deuxième fois en deux jours que des tirs visent ainsi des bâtiments abritant des réfugiés à Monrovia, cible depuis une semaine d'une nouvelle offensive des rebelles, qui luttent depuis deux mois pour s'emparer de la capitale libérienne et renverser le président Charles Taylor. L'église touchée ce samedi, est installée sur une colline surplombant le port de Monrovia, sous contrôle des rebelles, et les ponts stratégiques alentours que se disputent les forces en présence. L'édifice avait accueilli entre 5.000 et 6.000 personnes, selon le pasteur Michael Chea. Cinq obus avaient été lancés en direction du centre protestant vers 4h 00 du matin, mais sans le toucher. Un sixième a explosé au milieu des réfugiés endormis.

Déjà le vendredi 25 juillet, des tirs d'obus avaient visé un quartier proche de l'ambassade américaine à Monrovia, frappant des maisons et une école remplie de réfugiés. Au moins 26 personnes avaient été tuées et 200 autres blessées. La dynamique de ces épisodes n'est pas encore claire, ne sachant pas si la responsabilité de cette nouvelle attaque revient aux rebelles du LURD (Libériens Unis pour la Réconciliation et la Démocratie) ou aux forces gouvernementales fidèles au président Charles Taylor.

La mission des Franciscaines missionnaires de Marie de Monrovia a été attaquée et saccagée et les trois religieuses ont trouvé refuge à l'hôpital. L'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu, (Fatebenefratelli), qui gère le St. Joseph's Catholic Hospital, décrit une siatuation dramatique. "Nous sommes obligés de faire sortir les personnes les moins atteintes pour faire face à cette situation extrême ". ..." Parmi les 80 médecins du Libéria, en effet, seulement 26 travaillent actuellement et dans des conditions extrêmes."

Des écoles, des églises et des magasins ont été occupés par des exilés complètement démunis : les enfants arrivent à l'hôpital avec de graves problèmes de malnutrition, d'anémie, de pneumonie, de malaria et on est souvent obligé de les mettre à trois dans un lit, faute de place". Les "Fatebenefratelli", présents à Monrovia depuis 1963, garantissent aujourd'hui une présence fixe, faisant preuve de dévouement et de courage. Le Père Antonio lance un appel :" on manque de médicaments : seringues, antibiotiques, pénicilline, poches pour les transfusions de sang et matériel pour les opérations chirurgicales "(source : misna/fides)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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