23.07.03 - L'Eglise arménienne en
Azerbaïdjan .
La
situation de l'Eglise apostolique arménienne en Azerbaïdjan
reste préoccupante en raison des destructions massives des lieux
religieux, à l'heure où l'Occident garde le silence.
Dans un lettre adressée le 2 juin dernier au Service orthodoxe de presse,
Philippe Sukiasyan, historien et diacre de la paroisse arménienne de
Lyon (Rhône), écrit : "Des centaines d'églises et de monastères
sont actuellement détruits, en particulier dans les régions du Bas-Karabakh
et du Nakhitchevan. Dans cette dernière région, depuis quelques mois,
on détruit sciemment, à coups de bulldozer, le grand cimetière médiéval
arménien de la ville de Djougha, sur la rive gauche du fleuve Araks.
Cela se fait dans l'indifférence du monde entier."
" Des milliers de stèles funéraires […] ont été broyées, comme
du vulgaire caillou pour ballast, et jetées dans les eaux du fleuve,
pour effacer à tout jamais les traces du christianisme sur ces terres
d'Arménie, attribuées par Staline à l'Azerbaïdjan en 1923. " "De
la même manière, la cathédrale Saint-Grégoire-l'Illuminateur, à Bakou,
a été profanée et transformée en club. La municipalité a annoncé, il
y a quelques semaines, la destruction du cimetière chrétien arméno-russe
de la ville pour y faire passer une nouvelle route."
Relevant que, lors de sa visite à Bakou en avril dernier, le patriarche
oecuménique Bartholomée Ier avait dû faire des déclarations en
faveur des réfugiés azéris du Haut-Karabakh, pour des raisons de "nécessité
politique", tout comme l'avait fait le pape Jen Paul II, lors de son
voyage en 2001, Philippe Sukiasyan regrette que, dans le même temps,
"aucun dignitaire religieux musulman de ce pays, ni d'ailleurs, [n'ait]
condamné les pogroms dont furent victimes les Arméniens d'Azerbaïdjan
à Soumgaït et Bakou" en 1988, pas plus que n'ont été évoqués les "500
000 Arméniens qui ont dû quitter, en quelques heures, leur pays, l'Azerbaïdjan,
et leurs terres ancestrales du Karabakh et du Nakhitchevan, pour ne
pas avoir à subir un nouveau génocide".
Enfin, il s'étonne que les autorités d'Azerbaïdjan veuillent faire de
Bakou le lieu du martyr de saint Bartholomée (1er siècle), "alors que
toutes les traditions, à commencer par celle de l'Église arménienne,
font de cet apôtre, avec saint Thaddée, l'un des deux premiers évangélisateurs
de l'Arménie". (source : sop)
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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