23.07.03 - Allemagne : Le président
critique les évêques.
La
suspension prononcée contre l'abbé Hasenhüttl, pour avoir invité des
chrétiens de diverses confessions à la communion, lors du récent
Kirchentag de Berlin, ^rovoque des réactions en chaîne
outre-Rhin.
Le président allemand Johannes Rau a exprimé son incompréhension face
à cette mesure dans une interview diffusée le dimanche soir 20 juillet
par la chaîne de TV ZDF, le président Rau réagit fortement à la suspension
du théologien Gotthold Hasenhüttl. Pour lui, le Kirchentag ocuménique
était un signe que les institutions sont en train d'évoluer. "Il est
d'autant plus effrayant pour moi de voir cette sanction à l'encontre
d'un prêtre; je ne peux pas la comprendre en tant que chrétien évangélique",
a soutenu Johannes Rau.
Lors de ce Kirchentag qui s'est tenu du 28 mai au 1 juin, le même
président, devant plusieurs centaines de milliers de protestants
et de catholiques s'était écrié, enthousiaste :
Ces journées ont une signification pour toute notre société
et pour tout le pays."
En Allemagne en effet, la population est répartie d'une manière
presqu'égale entre protestants ert catholiques. La réligion
a provoqué 400 ans de guerres et de luttes fratricides. Ce rassemblement
de Berlin avait été salué dans tout le pays comme
une avancée spectaculaire de l'unité des chrétiens,
après l'unité politique des deux Allemagnes.
Questionné par l'agence KNA à Mayance, le cardinal Karl Lehmann, président
de la Conférence épiscopale allemande, a exprimé à son tour son étonnement
face à la réaction du président Lau. "Sous cette forme, elle n'est pas
digne d'un président de la République", a soutenu le président de la
Conférence épiscopale allemande. Il a affirmé que lui et ses autres
confrères évêques se sont sentis "très blessés" par les propos du président
allemand à l'égard de l'Eglise catholique. Il a encore une fois justifié
la suspension prononcée jeudi par son confrère, Mgr Reinhard Marx, évêque
de Trèves, à l'encontre de l'abbé Hasenhüttl, coupable d'avoir invité
tous les participants à une messe à la communion, indépendamment de
leur appartenance confessionnelle.
Il rejette les accusations de fondamentalisme proférées par de nombreux
chrétiens depuis plusieurs jours. Il a rappelle que les organsisateurs
de ces journées avaient décidé d'un commun accord
qu'il n'y aurait d'Eucharistie commune, pour ne pas atiser la polémique
d'autant que quelques jours auparavant l'encyclique "Ecclesia de
Eucharistia" de Jean Paul II venait d'être rendue publique.
Il a rappelé également devant l'agence KNA que l'Eglise
catholique poursuit depuis des décennies un dialogue intensif sur l'eucharistie
et la communauté ecclésiale, et s'efforce d'adapter son comportement
sur la base des arguments et sentiments exprimés par tous ses partenaires.
Malgré les décisions prises, des mouvements contestataires
ont organisé des eucharisties communes, qui ont rencontré
un vif succès et une vraie joie oecuménique. Aujourd'hui,
. "Initiative Eglise d'en bas", "Nous sommes l'Eglise" et la communauté
évangélique de Prenzlau Berg Nord à Berlin, dénonent la suspension
de l'abbé Hasenhüttl et appellent à la solidarité avec ce dernier. Ils
comprennent d'autant moins cette mesure qu'il ne s'agissait pas d'une
inter-célébration, mais d'une messe durant laquelle tous étaient invités
à communier. La messe en question s'est déroulée le 29 mai dernier à
Berlin en marge du "Kirchentag oecuménique". (source : la croix)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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