05.08.03 - Pakistan : Le dialogue est souvent
difficile.
Alors
que les signes de dialogue se multiplient entre les religions en Inde,
la situation est différente au Pendjab, proche du Pakistan où
le fondamentalisme musulman se répand.
Tandis que dans le monde se multiplient les signes de cohabitation pacifique
entre les religions et que les rapports entre christianisme et islam
se renforcent dans la ligne de la paix et du dialogue, dans certaines
régions du Pakistan des groupes de provocateurs fondamentalistes islamiques
sèment l'alarme dans la communauté chrétienne.
Dans la petite ville de Kasur, diocèse de Lahore, dans l'État du Pendjab,
à la frontière de l'Inde, se multiplient les actes de violence commis
par des extrémistes islamiques contre la communauté chrétienne qui réside
dans le district, des " citoyens tranquilles et pacifiques qui vivent
leur foi dans l'amour et dans la solidarité envers le prochain, dans
le respect des fidèles des autres confessions ", dit le P. Inayat Bernard,
un prêtre de l'archidiocèse Lahore.
La faction fondamentaliste responsable de ces actes a pour inspirateur
Ahmed Ali Tolu, un leader islamique qui a demandé publiquement à tous
les citoyens musulmans de la ville de marginaliser les chrétiens, en
refusant de les faire travailler dans les champs et de leur vendre les
produits alimentaires nécessaires à leur survie. Après que la population
a suivi ces suggestions pendant quelques jours, la situation est devenue
préoccupante : le manque de nourriture et de travail crée une tension
généralisée, et les observateurs craignent que n'explosent des affrontements
entre les communautés chrétienne et musulmane.
" D'éventuels actes de violence entre chrétiens et musulmans pourraient
entraîner une réaction en chaîne dans tout le pays et nuire gravement
à l'image nationale du Pakistan. Les autorités civiles devraient intervenir
préventivement pour apaiser les tensions et rétablir une vie sociale
normale. Si on laisse la situation s'envenimer, on risque d'en arriver
rapidement à l'affrontement direct ", dit le P. Inayat Bernard, qui
est très préoccupé.
La dernière agression a eu lieu le 21 juillet contre Ahmed Din : un
groupe d'extrémistes a fait irruption dans son logement, et y a mis
le feu. Autre fait du même genre : à la fin du mois de juin a été attaquée
la famille de Salamat Mish, un chrétien de Kasur. Des hommes se sont
introduits chez lui alors qu'il était absent, en terrorisant ses trois
enfants et en pillant son logement.
Toujours dans l'État du Pendjab, à Renala Khurd, district d'Okara, dans
le diocèse de Faisalabad, a été assassiné le 5 juillet le P. George
Ibrahim. Après cet assassinat, un groupe de parlementaires chrétiens
et musulmans se sont engagés à attirer l'attention de l'Assemblée nationale
de l'État du Pendjab sur le cas du P. George. À l'occasion des obsèques
du prêtre, des organisations pour la protection des minorités, comme
le Christian Liberation Front, avaient lancé un cri d'alarme devant
la persécution de la communauté chrétienne, en annonçant le lancement
d'une campagne de sensibilisation à la défense des droits des minorités
et à la liberté religieuse.
Le 6 juillet, dans l'homélie prononcée pour les obsèques, Mgr Andrew
Francis, évêque de Multan, a dit : " Nous, les chrétiens, sommes des
personnes de paix. Les gens nous connaissent et nous respectent comme
tels. Nous demandons aux autorités civiles de bloquer le fondamentalisme
qui nous menace. Nous poursuivrons notre mission : faire la volonté
de Dieu et témoigner l'Évangile ".
Au Pakistan, sur 156 millions de personnes, les chrétiens représentent
2,5 % de la population, et les musulmans 96%. La communauté catholique
compte environ 1,2 millions de fidèles. (source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
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