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12.08.03 - RD Congo : Un appel sans résultats.

Il faut sauver une trentaine d'enfants en bas âge cachés avec des Soeurs dans un établissement religieux à Fataki, en Ituri (nord-est de la République Démocratique du Congo), à cause des attaques continuelles des milices tribales.

L'appel est lancé par le P. Protect Dhena, curé de Fataki à environ 80 kilomètres de Bunia. "Il y a quatre jours, les milices Lendu ont pris d'assaut l'orphelinat. Deux Soeurs et quatre infirmières, ont pris les 31 enfants et et se sont échapppées. Maintenant, elles sont barricadées au couvent des Soeurs du Carmel où il n'y a plus rien à manger. Les enfants sont très petits: le plus grand a seulement trois ans".

Le curé de Fataki a demandé de l'aide à la force multinationale envoyée par l'ONU à Bunia, mais sans résultat. "Ils ont répondu que la route pour venir ici était encore trop dangereuse et qu'ils ne pouvaient pas venir nous prendre. Mais ces enfants ne peuvent pas résister longtemps. Je lance un véritable S.O.S parce que cette situation pourrait dégénérer".

Le curé est cantonné au petit séminaire de Fataki avec trois autres prêtres. La dernière attaque des miliciens lendu remonte à la nuit de samedi à dimanche. Des hommes armés ont tenté une incursion au petit séminaire mais ils n'ont pu pénétrer à l'intérieur. Les agresseurs ont également saccagé l'hôpital et on est sans nouvelles d'un groupe de malades qui se trouvait dans l'aile attaquée.

Le village de Fataki - d'où est originaire Thomas Lubanga, le leader de l'Union des Patriotes Congolais (UPC) formée de Hema, protagoniste des massacres du mois de mai à Bunia - a été le théâtre d'une tragédie aux alentours du 20 juillet, quand près de 80 personnes ont été tuées par des milices, probablement lendu. Fataki se trouve dans une zone habitée en majorité par des Gegere, à savoir les Hema du nord de l'Ituri, attaqués par leurs adversaires lendu.

Malgré la présence de la force multinationale guidée par les Français, intervenus pour renforcer le contingent des casques bleus de l'ONU, la région est encore le théâtre de violences entre ces deux formations adverses qui se disputent le territoire, particulièrement riche en ressources minières, sur la peau des civils. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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