15.08.03 - Brésil : Le
président Lula a failli à ses promesses.
Le Conseil missionnaire indigène brésilien, le CIMI, dénonce l'absence
totale d'une nouvelle politique indigène du gouvernement brésilien.
Le président Lula a failli à ses promesses en la matière, regrette l'organisation
brésilienne.
Malgré la récente "victoire" du peuple indigène Deni, qui après 18 ans
d'attente a finalement obtenu début août la stricte démarcation de leurs
terres ancestrales, le cadre complet des conditions de vie des peuples
autochtones au Brésil reste dramatique, déplore le CIMI, qui a achevé
le lundi 11 août, dans l'Etat de Goiás sa XV ème Assemblée générale.
"Les informations provenant de plusieurs zones du pays sont assez alarmantes"
a déclaré dans une note le CIMI, organisme présidé par Mgr Gianfranco
Masserdotti, évêque de Balsas, qui participe depuis 30 ans à la lutte
pour la survie des peuples autochtones de ce pays d'Amérique latine.
"Les 18 homicides des leader indigènes perpétrés début 2003 et l'absence
totale d'une nouvelle politique indigène ou du moins des signes traduisant
des changements importants, comme le promettait le "Compromis avec les
peuples" du programme du gouvernement du président Lula, ont provoqué
une profonde indignation parmi les participants. Le CIMI a par ailleurs
ajouté que "les secteurs anti-indigènes des divers états se sont renforcés,
les communautés les plus petites et les plus isolées courent un risque
d'extermination dans le Mato Grosso do Sul, à Rondonia, dans l'Acre
et Amazonas, on constate une aggravation des conditions sanitaires dans
les terres autochtones, tandis que se poursuit l'exode de nombreux indiens
privés de mesures d'assistance, vers les centres urbains. Menace
Le CIMI a en outre stigmatisé la situation de régions comme Raposa/Sierra
do Sol, à Roraima habitée par 15'000 Indiens Macuxi, Wapixana,Ingarico,
Patamona et Taurepang, qui attendent toujours la signature du décret
d'homologation de la part du chef de l'Etat. L'organisme a finalement
relancé la demande d'abrogation du décret 4412 de 2002 sur la présence
de militaires et de la police fédérale dans les territoires indigènes,
une mesure qui, comme l'a souligné de nombreuses fois la Conférence
épiscopale brésilienne (CNBB), contient des aspect anticonstitutionnels
et qui de plus représente une menace pour l'intégrité des terres et
pour la propre vie des peuples autochtones.
Dans un scénario encore marqué par de graves violations des droits de
l'Homme contre les communautés d'origine, l'aspect le plus positif demeure
les résultats d'une étude de l'Institut Brésilien de statistiques effectuée
sur la base du dernier recensement national. En dépit des plus funestes
prévisions, qui prévoyaient l'extinction de la population indigène brésilienne
en l'an 2000, cette dernière est passée de 294.000 individus en 1991
à 701.000 actuellement. Ce n'est pas un hasard si les missionnaires
les appellent "les peuples ressuscités". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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