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12.08.03 - Allemagne : Le Kirchentag, une avancée oecuménique.

Le récent Kirchentag oecuménique ne fait pas l'unanimité chez les évêques allemands qui affichent publiquement leur désaccord par journaux interposés.

C'est une polémique sans précédent qui a éclaté entre trois cardinaux allemands à propos du Kirchentag ocuménique (öKT) qui rassemblée près de 200.000 personnes dans la capitale allemande Berlin à la fin du mois de mai. Il avait été salué par le coprésident catholique du rassemblement, Hans Joachim Meyer, comme "un grand pas sur la voie de l'oecuménisme chrétien".

Dans un entretien donné à l'agence de presse catholique allemande KNA, l'archevêque de Berlin, Georg Maximilian Sterzinsky, a exprimé un jugement positif sur l'öKT, estimant que cet événement avait changé l'atmosphère pour le dialogue ocuménique "de façon positive et durable". Il prenait ainsi le contre-pied des jugements négatifs par le cardinal allemand Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation romaine pour la doctrine de la foi, et le cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne.

Le cardinal Ratzinger avait notamment déploré le "manque de profil" du Kirchentag ocuménique et le cardinal Meisner avait estimé que l'événement a conduit à la confusion dans de nombreuses paroisses catholiques.

Le cardinal Karl Lehmann n'a pas hésité à reprocher dans les bulletins diocésains des diocèses d'Allemagne du Nord et de l'Est les commentaires "inappropriés et d'une certaine manière blessants" de ses deux confrères cardinaux. Président de la Conférence épiscopale allemande, il rejette de façon très claire les critiques formulées par les deux cardinaux allemands.

"Je dois affirmer ouvertement mon désaccord [avec les cardinaux Ratzinger et Meisner] dans l'intérêt de la justice et de la vérité", a-t-il soutenu dans un article paru dans la presse catholique la semaine dernière.

Une question importante débattue lors du rassemblement de cinq jours à Berlin concernait le partage eucharistique entre protestants et catholiques, interdit par les autorités de l'Eglise catholique. Or durant le Kirchentag, de nombreux appels ont été lancés, souvent accueillis par des applaudissements, réclamant un assouplissement des règles imposées aux catholiques.

"Je pense que le Kirchentag oecuménique a signifié beaucoup de bruit pour rien", a remarqué le cardinal Meisner dans la presse. "L'oecuménisme vit de réalisme et de courage, non de vagues espoirs." Ces critiques interviennent alors que l'Eglise catholique d'Allemagne se demande si elle doit soutenir un autre Kirchentag oecuménique dans cinq ou six ans.

Le cardinal Lehmann s'exprime en faveur du Kirchentag. Il rappelle que le pape Jean Paul II avait écrit que l'événement était un "signe oecuménique" montrant que ce qui unit les chrétiens est plus fort et plus significatif que ce qui les divise.

Le coprésident du Kirchentag de Berlin, Hans Joachim Meyer, un laïc et un influent politicien régional, a aussi rejeté les critiques des deux cardinaux. Selon lui, les remarques du cardinal Ratzinger ne sont pas seulement une insulte faite aux 200.000 participants, dont environ 70.000 étaient catholiques, mais aussi aux 40 évêques catholiques, et parmi eux 5 cardinaux, venus à Berlin pour cet événement. Parmi les intervenants, a rappelé Hans Joachim Meyer, figurait le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité chrétienne, chargé des questions oecuméniques au Vatican et qui n'a émis aucune critique à propos de ce Kirchentag. (source : apic/eni)

Pour plus d'informations : Agence APIC et: Agence ENI

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