12.08.03 -
Marasme après enthousiasme.
Le
nombre des lieux de pèlerinages se multiplie, mais tous connaissent
une diminution des participants au fur et à mesure de la création
de nouveaux sites. Seuls les plus anciens et les plus mariaux semblent
devoir résister.
C'est une débandade financière à San Giovanni Rotondo, signale l'agence
catholique suisse Apic. La tombe du Père Pio n'est pas la poule aux
oufs d'or escomptée et la localité italienne qui abrite la tombe du
Père Pio, est dans une situation financière critique. Durant la première
moitié de l'année l'affluence des pèlerins a baissé de 50%. Béatifié
en 1999, puis canonisé en 2002, le plus populaire des capucins italiens
avait suscité non seulement la ferveur religieuse chère à la culture
latine, mais aussi l'enthousiasme des investisseurs, qui y voyaient
un "nouveau Lourdes". Et pour cause, avant 2003, le nombre de visiteurs
venus se recueillir annuellement sur le tombe du saint s'élevait entre
6 et 8 millions. Davantage qu'à Lourdes.
Mais les hordes de pèlerins attendus pour cette année n'ont pas montré
le bout de leur nez et les 20 hôtels et autres pensions font grise mine.
Quant à la banque locale de crédit, elle est sur le chemin de la banqueroute,
selon le quotidien italien "Il Messaggero" De plus, la construction
de la nouvelle et gigantesque basilique, conçue par le célèbre architecte
italien par Renzo Piano, stagne depuis plusieurs années en raison de
gros déboires financiers.
Ce sanctuaire, un des plus important au monde, produit un chiffre d'affaire
annuel qui tourne autour de 100 millions d'euros. Plus de huit millions
de fidèles du saint se rendent chaque année dans le petit village qui
a une capacité hôtelière proche de 6.500 lits. Ces hôtels feraient un
chiffre d'affaire annuel de plus de 500 millions d'euros. Trois mille
personnes sont en outre directement employées par ces structures et
par les produits dérivés liés à l'image du Padre Pio. Dans la ville
plus de 34 hôtels étaient en construction en 2002, à quoi il convient
les 98 déjà existants pour accueillir les millions de visiteurs.
Alors on cherche un "bouc émissaire". Puisque le fiasco
enregistré par la localité de Rotondo intervient moins de 4 mois après
la reprise en main, par le Vatican, du site par la nomination d'un délégué
pour le sanctuaire, cela doit en être une des causes. C'était
peut-être, à l'inverse une sage précaution. La pauvreté
des fils de saint François peut-elle être à l'aise
losrqu'elle jongle avec des millions d'euros.
En mai dernier, le Saint-Siège avait en effet nommé un nouvel archevêque
pour le diocèse, en la personne de Mgr Domenico Umberto D'Ambrosio,
désigné par Rome pour occuper la charge de délégué du Saint-Siège pour
le sanctuaire. Une décision qui devait mal passer, pour ne pas dire
davantage. Le Père Gianmaria Cocomazzi, supérieur de la communauté des
capucins estimant en effet qu'il s'agissait là d'un " retour des années
de persécution ".
Peu optimiste, la presse transalpine spécule sur une volonté du Vatican
de resserrer les cordons de la bourse, via le nouvel archevêque de Manfredonia,
en ce qui concerne les infrastructures touristiques.
Il n'en est pas de même pour l'Hôpital de San Giovani Rotondo,
un établissement érigé et voulu par Padre Pio, aujourd'hui reconnu dans
l'ensemble de l'Italie et même au-delà. " La "casa del sollievo
de la sofferenza " a connu 4 agrandissements successifs. Dans l'attente
d'un cinquième, l'imposant bâtiment dispose de 1.200 lits - contre 300
en 1956 -, de cinq salles d'opération et d'infrastructures parmi les
plus modernes, techniquement et esthétiquement. L'hôpital, où s'activent
2.500 employés, n'a toujours pas d'équivalent dans toute l'Italie méridionale.
Il est l'un, sinon le plus réputé de la Péninsule. Des médecins parmi
les plus connus se succèdent à la tête des divers services. Reconnu
par le Département de la Santé publique comme hôpital régional, il conserve
néanmoins son autonomie juridique et administrative. Propriété du Saint-
Siège, après le don du Padre Pio, il est géré par une Commission nommée
par le Vatican. (source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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