19.08.03 -
Bulgarie : La nouvelle loi sur les religions.
A
la suite del'adoption d'une loi sur les communautés religieuses en Bulgarie,
les évêques et les prêtres d'un synode orthodoxe dissident pourraient
être expulsés des églises qu'ils utilisent.
Ce synode n'exclut pas de recourir à la Cour européenne des droits de
l'homme à Strasbourg. En effet la loi sur les communautés religieuses,
approuvée cette année par le Parlement bulgare, exclut la reconnaissance
de ce synode dissident et exige que les religions minoritaires soient
approuvées par les tribunaux pour être autorisées en Bulgarie. En 1992,
l'Eglise orthodoxe, majoritaire en Bulgarie, s'est divisée lorsque des
opposants au patriarche de l'Eglise bulgare, le patriarche Maxime, ont
remis en cause la validité de son élection en 1971 et l'ont accusé de
collaboration avec l'ancien régime communiste.
"Lorsque les autorités locales décideront d'appliquer les clauses de
la loi, la situation empirera, car de nombreuses églises sont contrôlées
par le synode dissident et dans certains cas, il faudra que la police
intervienne pour reprendre les églises et les remettre au soi-disant
synode reconnu", a expliqué le 12 août Emil Cohen, président de la Fondation
pour la tolérance en Bulgarie, un groupe de défense de la liberté de
conscience.
La loi a aussi été critiquée par des groupes protestants et par l' Eglise
adventiste du septième jour. Pour Emil Cohen, la loi est en contradiction
avec la constitution car elle confère une position privilégiée à l'Eglise
orthodoxe bulgare et elle pénalise lourdement ceux qui pratiquent leur
religion sans permission. La Cour constitutionnelle de Bulgarie, chargée
de statuer sur un cas en juillet, a soutenu la loi. Cette décision de
la Cour a été accueillie avec satisfaction par le patriarche Maxime,
selon une déclaration contenue dans l'édition la plus récente de la
revue officielle de l'Eglise orthodoxe bulgare.
Le cas pourrait être porté devant la Cour européenne des droits de l'homme
à Strasbourg, mais pas avant que toutes les voies juridiques ne soient
explorées en Bulgarie. "Si une autorité locale a utilisé la force pour
reprendre certaines églises et que les victimes ont fait appel, ce n'est
qu'après avoir été traité par la Cour suprême de cassation que le cas
pourra être transmis à Strasbourg", a expliqué Emil Cohen à l'agence
oecuménique ENI.
A la fin de l'année dernière, alors que le projet de loi
franchissait les dernières étapes pour être approuvé par le Parlement,
le P. Karmen Barakov, du synode orthodoxe dissident, avait averti que
celui-ci allait lancer une campagne de désobéissance civile contre la
loi. (source : apic/eni)
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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