26.08.03 -
Sénégal : Une raison ou un prétexte.
C'est
vite dit que d'affirmer que es pèlerins catholiques sénégalais se sont
vu fermer les portes d'Israël et des lieux saints qu'il abrite. Il y
a peut-être une autre explication.
Samedi 23 août, les cent quatre-vingt-huit pèlerins catholiques
sénégalais qui devaient se rendre en Terre Sainte ont eu une désagréable
surpirse. A la veille de leur départ de Dakar, l'étape en Terre sainte
(Israël et Palestine) est annulée. Pour eux c'est une castastrophe !
Ils ne marcheront pas sur les pas de Jésus, ne verront pas ces lieux
si chargés de signification. Ils n'iront pas visiter cette grotte ou
Jésus est né et où se dresse aujourd'hui l'Eglise de la Nativité. Ils
n'iront pas non plus à Nazareth où Jésus a passé une bonne partie de
son enfance ; pas plus qu'ils n'iront arpenter les rues de Jérusalem
pour refaire cet itinéraire du chemin de douleurs de Jésus portant sa
croix.
Mais la déception revêt aussi un autre caractère.
Symbole pour symbole, c'est comme un pèlerinage musulman sans la Kaaba,
sans Médine, sans Arafat... Récemment, on a même vu à la télévision
sénégalaise des chrétiens nigérians arpenter les rues
de Jérusalemn d'où ils reviendront avec le titre (qu'ils se sont inventés)
de "Jerusalem Pilgrimmer", et qui est l'équivalent de "El Hadj" chez
les musulmans.
La raison avancée par le Comité interdiocésain du pèlerinage catholique
(Cinpec) est que l'ambassade d'Israël n'a pas voulu délivrer de visas
à cause de l'insécurité qui a ressurgi en Palestine. "Jusqu'à vendredi
à 22 heures, on a travaillé sur le dossier, confie un membre du Cinpec.
L'intervention du ministère de Affaires étrangères n'y a rien fait".
C'était la veille du départ. Et pourtant, en d'autres périodes, la situation
a été aussi critique, voire plus, en Israël et en Palestine, et des
pèlerins chrétiens sont allés en Terre sainte.
La véritable raison du voyage raté en Terre sainte, d'après une source
au ministère des Affaires étragères, n'aurait pas tellement à voir avec
l'insécurité à Jérusaleme. A l'en croire, la vérité est à chercher au
niveau du Cinpec même, qui n'aurait pas pu trouver un vol pour la Terre
sainte. En effet, le Cinpec n'aurait pas pu décrocher à temps un vol
entre Rome et Jérusalem. Le Cinpec dément en plaidant la bonne foi et
rappelant que c'est rien d'autre que l'insécurité en Israël et le refus
de l'ambassade de ce pays à Dakar de délivrer des visas aux pèlerins
sénégalais, qui est la cause de ce raté.
La solution de rechange ne fait pas l'uninamité et dès
samedi il y eut des défections. Pour meubler les cinq jours qui
devaient constituer l'étape de Terre sainte, le Cinpec a remis au programme
l'étape très mariale de Lourdes (France) qui n'avait pas été prévue
cette année. Même si le sanctuaire marial de Lourdes est un des
lieux saints les plus réputés de la chrétienté, bien des pèlerins ne
se guérissent pas de leur déception et de leur colère de ne pas aller
en Terre sainte.
Aller de Rome à Lourdes ne sera pas une partie de plaisir, car le voyage
se fera en bus, sur près de 2000 km, Rome, Florence, Nice, Aix en Provence,
Montpellier, Narbonne, Toulouse, Lourdes et enfin Paris. A quoi s'ajoute
le fait que l'ambassade d'Italie à Dakar hésite à
accorder le visa Schengen. Cette suspscion s'explique par les défections
qui se produisent à chaque pèlerinage. Et elles ont été massives lors
des Journées mondiales de le jeunesse de 2000. L'affaire avait fait
scandale dans les paroisses sénégalaises, et les déserteurs devenus
émigrants clandestins dénoncés. (source : Fadjri)
Pour plus d'informations : Agence
Allafrica
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