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29.08.03 - Inde : Entre hindous et musulmans.

Les Eglises ont déploré le double attentat qui a fait au moins 52 morts et plus de 150 blessés, le 25 août à Mumbai (Bombay), la capitale commerciale du pays.

Jean Paul II a fait parvenir, le 26 août, un télégramme de condoléances où il appelle les terroristes "à renoncer à la violence". "Profondément peiné par la nouvelle de la perte d'un grand nombre de personnes dans les explosions survenues à Bombay, le Saint-Père vous demande de faire part de ses condoléances aux autorités civiles et aux familles affligées", écrit le cardinal Angelo Sodano au cardinal Ivan Dias, archevêque de Bombay. "Le pape appelle tous les hommes et les femmes de bonne volonté à renoncer à la violence qui a déjà causé trop de souffrances inutiles, poursuit-il, et à permettre à la paix de triompher des forces d e haine et de méfiance".

Le Conseil national des Eglises de l'Inde (NCCI) a souligné le 26 août, dans un communiqué, qu'il condamnait vigoureusement "cet acte terroriste atroce" perpétré à Mumbai (autrefois appelée Bombay). Le secrétaire des Nations Unies Kofi Annan, le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité de l'Union Européenne, Javier Solana, et le porte-parole du département d'état américain Philip Reeker ont eux aussi condamné les actes terroristes.

Les deux terribles explosions, qui sont survenues à quelques minutes d'intervalle dans la matinée du 25 août, ont frappé deux localités très fréquentées de la ville: le "Gateway of India", monument colonial symbole architectural de la ville et le marché de Dhanij, dans le sud de la ville. Les autorités tendent à attribuer au Mouvement des étudiants islamiques de l'Inde - organisation hors-la-loi liée à la formation extrémiste Lashkar-e-Toiba active au Cachemire - la responsabilité de l'acte terroriste.

"La ville vit dans un climat "d'alerte maximale" avec des patrouilles de sécurité disposées devant les mosquées, les temples hindous et les lieux de rendez-vous publics tandis que des équipes d'agents ratissent les faubourgs à la recherche d'informations. Mais, malgré l'aspect religieux des attentats, il ne semble pas que les rapports entre hindous et minorité musulmane aient été affectés car les journaux signalent la présence de victimes islamiques dans les explosions, en particulier au bazar, et la télévision retransmet des images de longues files de musulmans allant donner leur sang dans les hôpitaux."

Des autorités religieuses et politiques musulmanes ont condamné les attentats, y compris le pakistanais Hazif Hussain Ahmed secrétaire général du MMA, coalition de partis ultra conservateurs islamiques d'Islamabad. L'organisation terroriste Lashkar-e-Toiba est suspectée d'entretenir des liens étroits avec le Pakistan. Pour le moment les formations fondamentalistes hindous n'ont pas encouragé, comme cela a été le cas dans le passé, des actions de protestations.

Cela fait des mois que la ville est la cible d'attentats à la dynamite: six depuis décembre dernier qui ont fait 16 victimes et des dizaines de blessés et contribué à diffuser dans la population un sentiment de danger constant et de précarité. En 1993, une série d'attentats à la dynamite avaient ensanglanté la ville; 12 explosions s'étaient suivies en un peu moins de 2 heures, ayant fait 257 morts et 712 blessés. Des liens ont été établis entre les attentats de ce jour et les violences dans l'état du Gujarat survenues l'an dernier, mais aussi avec l'affaire de la mosquée d'Ayodhya, site contesté par les hindous et les musulmans.

"Il est cependant plus probable que ce soit la question du Cachemire qui ait guidé les intentions des terroristes", a déclaré à Misna le P. Torriani, qui mentionne aussi la crise politique dans l'Uttar Pradesh, état indien à forte présence islamique, qui s'est aggravée ces jours-ci précisément. "Il faut également rappeler qu'en Inde règne déjà un climat de bataille politique pour les élections législatives nationales de l'an prochain."(source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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