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29.08.03 - Traductions : Entre fidélité, inculturation et sensibilité

Traduire dans une langue vivante des termes d'une langue morte est la chose la plus difficile qui soit, car la vie en fait évoluer le sens fondamentale et le terme de base devient même étranger parfois à la réalité vécu par les fidèles.

Plusieurs responsables d'Eglises anglophones se réuniront le 21 octobre au Vatican pour "clarifier" les traductions anglaises des documents émis par le Vatican. La fidélité au texte d'origine par rapport à la sensibilité anglo-saxonne, teintée de féminisme, sera au centre des débats. Et cela ira plus loin que le choix de tel ou tel mot de préférence à un autre.

Il s'agira notamment de préciser dans le domaine des traductions le rôle de la Congrégation pour le Culte divin et les sacrements et celui des conférences épiscopales anglophones, dont les présidents sont attendus pour cette réunion. La fonction de la Commission internationale pour l'anglais dans la liturgie (ICEL) et celle du Comité "Vox Clara", établies par le Vatican, devront également être définies avec plus de précision.

Depuis mai 2001, suite à la publication d'une 5ème "instruction" romaine "pour une application correcte de la constitution sur la liturgie" promulguée par le Concile Vatican II, intitulée "Liturgiam Authenticam'', les évêques anglophones ont à plusieurs reprises fait part de leurs préoccupations sur les directives romaines en matière de traduction. Ce document établit un certain nombre de normes pour les traductions avec lesquelles les experts en traduction sont en désaccord.

L'instruction romaine souligne que le travail de traduction n'est pas tellement un acte de créativité ou de reformulation, mais bien la restitution exacte et fidèle des "editiones typicae'', les éditions normatives (ou "typiques") en langue latine des textes liturgiques. Et c'est là que le bât blesse. Quelle est la restitution exacte ? est-ce le "mot-à-mot" ou bien la création d'une expression nouvelle.

Le document romain sur la transcription latin de "foot-ball" ou de "ordinateurs" en langue latine est étonnant, nous n'osons pas dire ridicule. Or l'instruction romaine sur les traductions liturgiques en particulieer fait un sort à la tendance "politiquement correcte" très présente depuis quelques années dans le monde anglo-saxon, de même que chez les germaniques, d'adopter un langage "inclusif" visant à ne pas discriminer les femmes, par exemple. Il a été mal reçu par de nombreux secteurs de l'Eglise américaine, mais salué par les milieux conservateurs qui dénonçaient depuis longtemps la "capitulation" devant les pressions des féministes américaines.

Mais la beauté de la concision "romaine" et latine d'une oraison demanderait un poète et un écrivain de haut talent pour en dire toute la richesse. La traduction française l'a tenté, on ne peut pas dire que ce soit toujours une réussite. Chaque langue a son "génie". Mais revenir à la langue latin, langue morte, est aussi prendre le risque de majorer une liturgie "morte".(source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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