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02.09.03 - Ouganda : Les gens n'en peuvent plus.

Devant la dramatique crise qui ensanglante le nord de l'Ouganda, "notre peuple est rempli d'amertume, prostré et n'a plus confiance: les gens n'en peuvent plus!"

L'archevêque de Gulu, Monseigneur John Baptist Odama, président de l'ARLPI ("Acholi religious leaders' peace initiative", cartel qui réunit les chefs des confessions religieuses oeuvrant des les territoires infestés par les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur, LRA), a illustré dans un entretien avec l'agence Misna une proposition articulée pour résoudre la dramatique crise qui ensanglante le nord de l'Ouganda.

Il a insisté en expliquant l'urgence d'une intervention qui implique la communauté internationale aux côtés des autorités ougandaises. Selon Mgr Odama, trois hypothèses d'intervention pourraient être mises en oeuvre en même temps: la voie diplomatique, l'action humanitaire et les opérations finalisées à la sécurité des civils.

"Avant tout, il est important d'insérer la question nord-ougandaise à l'agenda des négociations de paix entre le gouvernement de Khartoum et les rebelles soudanais du SPLA (Armée de Libération Populaire du Soudan)", a-t-il expliqué en tant que président de l'ARLPI, en précisant que les liens entre Khartoum et le LRA étaient justifiés, par les autorités soudanaises, par le problème du SPLA.

"Je suis sûr que s'il y avait la paix au Soudan, les rebelles du LRA (guidés par Joseph Kony, ndlr) devraient revoir leur ligne de conduite et éventuellement cesser les hostilités". Pour cette raison, Monseigneur Odama a demandé l'intéressement de l'IGAD, "l'Autorité intergouvernementale pour le développement", qui coordonne la médiation entre Khartoum et le SPLA.

L'archevêque de Gulu a invoqué une mobilisation conjointe du gouvernement ougandais et de la communauté internationale, aussi bien sur le versant de la sécurité que de l'humanitaire. "Il est intolérable que chaque jour, dans le nord de l'Ouganda il y ait des meurtres, des pillages et autres exactions contre les civils. Je ne saurais donner le chiffre exact des morts, mais il me semble qu'ils ne sont pas moins de 100.000 depuis le début de la guérilla. C'est pour cela qu'il est important de secourir les déplacés mais également de les protéger des incursions du LRA.

Si l'armée ougandaise n'est pas en mesure de le faire, les autorités politiques de notre pays doivent demander l'aide d'une force multinationale de paix" a déclaré l'archevêque. Mgr Odama a fait l'éloge de la communion spirituelle manifestée par le Saint-Père envers le peuple ougandais et a demandé au Saint-Siège de "faire pression sur la communauté internationale afin qu'elle comprenne la gravité et l'urgence de la crise. Cette guerre de Kony doit finir avant qu'il ne soit trop tard!". (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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