07.09.03
- Sri Lanka : Avec les jambes des enfants.
La paix se construit à partir de petits gestes, la paix avance avec
les jambes des enfants, cingalais et tamils, c'est ce que pensent les
Jésuites de Batticaloa, une localité du Nord du Sri Lanka.
Batticaloa se trouve dans une région à majorité tamil, qui a été pendant
de nombreuses années au centre de la violence et d'affrontements entre
armée régulière et rebelles tamils. " A Batticaloa, il se produit un
miracle de réconciliation ", a expliqué à l'agence Fides le P.
Paul Satkunanayagam, jésuite. En collaboration avec l'Université du
Canada, il a lancé un programme social qui prévoit la connaissance réciproque
et l'instauration de liens d'amitié entre enfants cingalais et tamils
qui ont vécu dans des régions marquées par la guerre.
Le programme s'intitule " Jardin des papillons " et prévoit que, pendant
une période de neuf mois, les enfants de 6 à 16 ans se rencontrent une
fois par semaine en groupe, et interviennent avec des "outils"
comme le dessin, le théâtre, l'étude, la confrontation, sous la direction
d'animateurs spécialisés dans l'apprentissage de la résolution des conflits.
" Dans une atmosphère de sérénité et de créativité, dit-il, les enfants
acquièrent petit à petit la confiance en eux-mêmes, dans les autres
et dans la monde, et ils apprennent à raconter des histoires, à réciter,
à peindre et à communiquer les uns avec les autres sans obstacles et
sans préjugés d'aucune sorte. La paix commence par les enfants, par
leurs regards simples et capables de donner affection et amitié ".
L'initiative est dans la ligne de ce qu'ont indiqué les évêques
du Sri Lanka qui, dans un récent message, demandent au gouvernement
et aux Tamils de reprendre le plus tôt possible le processus de paix,
et invitent tous les citoyens à jouer un rôle actif pour soutenir la
paix. L'Eglise en effet, à un moment où le Pays cherche avec peine à
retrouver une pacification définitive, organise au niveau populaire
des programmes d'éducation et de dialogue, destinés tout spécialement
aux jeunes et aux enfants, dans les écoles, les paroisses et dans les
diocèses.
D'après certains représentants de l'Eglise locale, le processus de paix
est possible aujourd'hui, parce qu'il est un désir commun de toute la
population, éprouvée par vingt années de guerre. L'Eglise catholique
en particulier, ayant des fidèles dans les deux groupes ethniques, cingalais
et tamils, peut jouer un rôle important pour panser les blessures et
construire de nouvelles relations.
La guerre civile a commencé en 1983 et a fait plus de 65.000 victimes
et plus d'un million de réfugiés. Au mois de février 2002, on a signé
un cessez-le-feu, et on a organisé des séries de négociations avec la
médiation de la Norvège. Après une suspension temporaire des négociations,
époque où l'on a craint la reprise de la violence, de nouvelles sessions
de négociations sont annoncées pour le mois de septembre. (source :
fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
Retour
|