Infocatho



02.09.03 - COE : L'intégration des personnes handicapées.

Le Réseau oecuménique de défense des personnes handicapées (Ecumenical Disabilities Advocacy Network, EDAN) a présenté une première déclaration intermédiaire au Comité central du COE le vendredi 29 août.

Cet appel à une meilleure intégration est, selon l'EDAN, une "simple étape supplémentaire d'un processus permanent. Elle vise surtout à attirer l'attention sur certaines questions théologiques fondamentales et à donner quelques orientations". L'EDAN a été fondé à l'occasion de l'Assemblée du COE de 1998 à Harare, au sein de l'équipe "Justice, paix et création". Il est présent dans les 8 régions du monde.

Le document commence par mentionner que les "handicapés" ont un point en commun: "ils ne veulent pas être appelé ainsi !" Aucun groupe social n'est homogène et les personnes handicapées ne font pas exception à cette règle. Le terme de "personnes handicapées" convient mieux: il permet à l'interlocuteur "de concevoir les différences possibles dans le handicap : de naissance, à la suite d'un accident ou d'une maladie évolutive", indique l'EDAN.

Puis vient une énumération critique de différentes conceptions théologiques qui, toutes, ont réduit la personne handicapée à peu de chose, justifiant le handicap par le châtiment divin causé par le péché de la personne ou de sa famille... Une certaine compréhension de l'idée selon laquelle "l'être humain est créé à l'image de Dieu" a renforcé le préjugé selon lequel nous devrions tous être parfaits, et a contribué à l'exclusion de ceux qui ne répondent pas à nos critères de perfection, dénonce l'EDAN.

Or "l'image de Dieu" ne réside uniquement ni dans le corps, ni dans l'esprit. Le Christ, par exemple, a été "image de Dieu" même lorsqu'il a été humilié, torturé et jusque dans sa mise à mort, rappel le Réseau. Le rapport s'achève sur quelques propositions techniques simples, pour manifester un accueil réel des personnes handicapées dans les lieux d'Eglise (micros bien réglés ou casque pour les malentendants, photocopies des textes et chants en gros caractères pour les malvoyants, places prévues pour les fauteuils roulants au sein de la communauté,...).

Lors de la discussion du document en plénière, Martin Robra, chargé de programme pour l'Ethique et Ecologie dans le cadre du département Justice, Paix et Création du COE, a appelé l'assemblée à ne pas penser qu'aux questions techniques : "La première question est: qu'est-ce que notre communauté perd en n'acceptant pas une pleine participation des personnes handicapées ?"

Le coordinateur du réseau EDAN, Samuel Kabue, a relevé que l'intégration des personnes handicapées "exige des adaptations". Le document, en effet, pose des questions qui devront être développées : le handicap "n'est pas forcément uniquement une limite à la vie ou une perte, il peut aussi révéler des dons. La reconnaissance pleine et entière de tous ne peut donc qu'enrichir la vie des Eglises. Le processus ne fait que commencer", a-t-il conclut. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence ENI

Retour