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05.09.03 - Turquie : Et on hésite toujours à décider.

Le gouvernement turc examine actuellement la possibilité de rouvrir le séminaire orthodoxe de Chalkis, fermé depuis 1971. C'est ce qu'a affirmé ce week-end le ministre turc de la Culture Husein Celik dans une interview au journal "Miliyet".

Plusieurs demandes de réouverture ont été formulées par le Patriarche ocuménique de Constantinople, Bartholomée 1er. Ce dernier a en outre rencontré derfnièrement le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Le ministre de la culture a précisé que, pour l'heure, aucune décision n'a été prise ni aucune promesse concrète formulée.

Il a souligné que les pays européens autorisent chez eux la présence d'instituts de formation musulmans et qu'en conséquence il est "illogique" que la Turquie, pays à 90% musulman, n'acceptent pas la réciproque, c'est-à-dire, la présence des facultés et séminaires chrétiens. Il souhaite cependant que ces institutions restent sous le contrôle de l'Etat turc, officiellement laïc.

L'Institut patriarcal de théologie de Chalki avait été fondé en 1844 par le patriarche oecuménique Germanos IV. Il put être reconstruit à deux reprises au cours du XIXe siècle, suite à un incendie et un tremblement de terre. A chaque fois, les Ottomans en autorisèrent la réfection, se montrant ainsi plus tolérants que les héritiers laïcs d'Atatürk.

La tâche de l'Institut a toujours été de former les théologiens, les prêtres et les évêques dont a besoin le patriarcat oecuménique de Constantinople. Au cours de ses 127 ans d'activités, Chalki a formé 930 diplômés en théologie. Le palmarès est éloquent: 343 évêques, dont 12 patriarches oecuméniques, 2 patriarches d'Alexandrie, 2 patriarches d'Antioche, 4 archevêques d'Athènes et un archevêque d'Albanie.

L'Institut a également accueilli des orthodoxes d'autres pays, ainsi que des étudiants catholiques et protestants en post-licence. En 1964, dans le contexte de la crise chypriote, les autorités en ont interdit l'accès aux étrangers, avant de le fermer totalement en 1971. (source : apic)

Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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