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13.09.03 - Ouganda : Nouvel appel à la communauté internationale.

"Que la communauté internationale ne nous laisse pas seuls. Nous renouvelons notre appel à la communauté internationale: la guerre dans le nord et l'est de l'Ouganda n'est pas une question interne mais elle interpelle toute l'humanité."

"Ce conflit dure depuis 17 ans, il a provoqué de nombreuses victimes et des centaines de milliers de personnes sont devenues des évacués. Les souffrances les plus grandes s'abattent sur les personnes âgées et sur les enfants". C'est l'énième dramatique appel lancé par l'archevêque de Gulu, principale ville du nord de l'Ouganda, Mgr John Baptist Odama, qui se trouve ces jours-ci à Rome.

"Je dis aux Italiens: vous avez un rapport spécial avec nous, grâce à la présence des missionnaires, surtout comboniens, et aux interventions sociales et sanitaires réalisées avec la collaboration de votre gouvernement dans le cadre de la coopération. Ne nous laissez pas seuls!". Mgr Odama - en visite "ad limina" avec les évêques de l'Ouganda - attire l'attention des mass media sur ce qu'il appelle "la tragédie humanitaire" dans les districts septentrionaux et orientaux de son pays, où les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) infligent des violences en tous genres aux populations Acholi, Teso et Lango, tuent et enlèvent des centaines de mineurs destinés à devenir des enfants soldats ou des fillettes, futures concubines des commandants.

"L'intervention directe de la communauté internationale ne peut pas être renvoyée", insiste l'archevêque, "car la population a un besoin urgent de protection. Je demande l'ouverture de couloirs humanitaires pour garantir le passage des aides alimentaires indispensables".

Mgr Odama raconte que la semaine dernière il s'est rendu dans la mission de Madi Opei, non loin de la frontière avec le Soudan, une des zones les plus infestées par les rebelles LRA: "Ils m'ont dit que certaines personnes sont littéralement mortes de faim... Il faut faire savoir que dans ces districts les structures sanitaires sont détruites, les enfants ne peuvent pas aller à l'école".

Et encore que "85-90 pour cent des rebelles sont des personnes qui n'ont pas choisi de combattre, mais qui ont été séquestrées. Avec les autres leader religieux de Gulu, nous avons demandé que la communauté internationale passe à l'action pour créer des "zones de paix" où ces enfants soldats peuvent se réfugier après avoir échappé à l'emprise des rebelles, être rééduqués et réintégrés dans la société".

La délégation des évêques ougandais, 27 au total, provenant de 19 diocèses, devrait rencontrer dans les jours à venir Jean Paul II, qui début juillet avait lancé un appel au terme de l'audience générale en faveur de "l'engagement de tous pour que les chères populations africaines retrouvent la paix et la sécurité et que le futur auquel elles ont droit ne leur soit pas nié". (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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