Infocatho



19.09.03 - Sénégal : Trois ne sont pas tous.

Cette année encore, trois pèlerins ont profité d'un pèlerinage pour se transformer en émigrés clandestins. L'un à Rome au dernier jour du séjour et les deux autres à Paris, à la veille du retour au Sénégal.

Déçu par ces défections, Mgr Benjamin Ndiaye a promis de faire un rapport à ses collègues avec en prime des propositions concrètes quant à la sécurisation du pèlerinage contre les migrants. Il s'agit, selon lui, de définir de nouveaux critères pour faire en sorte que ce soient qui aillent aux Lieux saints. Cela pourrait se traduire par l'obligation pour chaque candidat au pèlerinage de faire lui-même ses démarches personnelles auprès des consulats d'Italie, de France ou d'Italie pour se faire délivrer les visas.

Cette solution, avancée par Mgr Ndiaye, équivaudrait à une suppression pure et simple du pèlerinage ccommunautaire. Cette éventualité ramènerait la communauté catholique sénégalaise au même niveau d'autres pays africains où le pèlerinage aux Lieux saints de la chrétienté ne revêt pas cette forme collective. Les chrétiens sénégalais veulent que le pèlerinage ne soit pas supprimé pour autant, mais ils demandent aussi qu'on cesse d'en profiter pour en faire une filière d'émigration. Le pèlerinage est un acquis que nous envient beaucoup de pays d'Afrique dont les ressortissants se rendent à Rome, à Lourdes ou Jérusalem de manière individuelle.

Et il est un motif de fierté en voyant la sympathie avec laquelle on interpelle les pèlerins quand on voit flotter le drapeau sénégalais à l'audience avec le pape, à la procession à Lourdes. Pour eux, L'alternative aux défections, ce n'est pas l'adoption de solutions maximalistes et bradeurs d'acquis. Car ces désertions de pèlerins sont vraiment marginales. De plus, elles ne sont pas propres au pèlerinage catholique.

Il n'est que de regarder les défections de musiciens, de comédiens, de danseurs de Sorano, de sportifs Ce serait commettre une inacceptable discrimination contre la communauté catholique que de refuser des visas à des pèlerins au motif anecdotique que deux à trois d'entre eux en ont profité pour se transformer en émigrés clandestins. Cela, les ambassades étrangères ne doivent pas l'ignorer. La démarche de foi qu'est un pèlerinage ne peut être compromise par la désertion de quelques-uns et par les caprices du consulat de quelque pays qu'il soit. Nul n'a ce droit. (source allafrica)

Pour plus d'informations : Agence Allafrica

Retour