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17.09.03 - Suisse : L'accès des hommes mariés au sacerdoce.

Des prêtres suisse qui ont rompu le célibat ont fondé en juin à Olten un groupe qui a pour nom "Célibat et relation" dont l'un des buts est de militer pour l'accès des hommes mariés au sacerdoce.

Ils sont douze à en faire partie, mariés ou vivant avec leur compagne, et dispensés de leurs devoirs sacerdotaux. Ils estiment que des hommes mariés pourraient très bien devenir prêtres, comme c'est le cas dans la tradition orientale de l'Eglise catholique romaine et dans les Eglises orthodoxes. Deux rencontres se sont déroulées durant l'été. Le groupe réunit douze prêtres, qui ont dû quitter leur activité sacerdotale après avoir révélé leur relation. Certains souhaiteraient travailler comme assistants pastoraux, d'autres sont maintenant à la retraite.

Alors que les compagnes de prêtres sont organisées depuis 1987 en association, la "Zöfra", qui compte une centaine de membres, les hommes d'Eglise mariés ou vivant avec une compagne se contentaient jusqu'à maintenant de gérer leur situation de façon isolée. Pourtant, Paul Jeannerat-Gränicher, qui a quitté ses activités sacerdotales en 1990 pour se marier, a cherché depuis plusieurs années à regrouper ses anciens confrères qui vivent une relation cachée.

Mais sans grand succès. "La peur de voir leur relation publiquement dévoilée était trop grande". Il a fondé cet été le groupe "Célibat et relation". L'impulsion, chez Ciril Berther, est venue de sa compagne, engagée de longue date dans la "Zöfra". Le groupe cherche également à contacter des prêtres en fonction vivant une relation cachée. "Ils trouveraient chez nous, en toute confidentialité, une oreille attentive et pourraient profiter de notre expérience", affirme Ciril Berther. Mais aucun d'entre eux ne s'est annoncé jusqu'à maintenant.

Ce que l'ancien prêtre explique par la peur de voir sa relation dévoilée, ce qui mettrait le concerné en situation personnelle difficile. "Professionnellement, nous sommes liés à l'Eglise. Il serait ensuite difficile de trouver un nouvel engagement". Et cela est d'autant plus valable pour les prêtres proches de l'âge de la retraite. Par ailleurs, selon Ciril Berther, la perte de l'activité de prêtre, lorsqu'elle est jugée, peut conduire à une grande crise d'identité. "Cela met fortement à l'épreuve la durabilité de la relation. Je conseille donc à chacun de réfléchir à deux fois avant d'accomplir un tel pas", soutient-il.

Au niveau de la politique d'Eglise, le groupe milite pour élargir les conditions d'accès à la prêtrise. "En plus des hommes célibataires, il faudrait que les femmes, les hommes mariés et les homosexuels aient la possibilité de devenir prêtres", estime Paul Jeannerat. Quant au chemin à parcourir pour arriver à ce but, les avis divergent à l'intérieur de ce tout nouveau groupe.

Ciril Berther espère que les changements s'opéreront à partir de la base. "Si une ou plusieurs paroisses engageaient délibérément un prêtre marié, cela provoquerait un précédent et amènerait inévitablement la discussion", soutient-il. Un membre du groupe serait prêt à tenter l'expérience. Il s'agit de Hans Erni, qui a dû quitter sa paroisse de Bienne en 2000 car sa partenaire a mis au monde un enfant. Il a déjà affirmé qu'il serait prêt à reprendre une activité de prêtre. Mais pour l'instant, le groupe cherche à se consolider et à développer ses activités. L'abbé Jean-Pierre Brunner, qui préside la commission "Evêques et prêtres" de la Conférence épiscopale suisse, a manifesté son intérêt pour les activités de ce groupe. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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