19.09.03
- Les Eglises orthodoxes devant une nouvelle situation.
La lettre du patriarche Alexis, adressée aux Églises de la tradition
russe, en Occident, proposait l'union des multiples juridictions épiscopales
ou le maintien de la situation présente, fait revenir en actualité
un problème sérieux.
Les obstacles politiques qui ont donné naissance à cette
multiplicité de juridictions n'existent plus. Il s'agit en réalité
d'un problème d'orientation ecclésiale Il y a seulement un siècle, la
présence orthodoxe en Occident se limitait à quelques églises et chapelles
rattachées aux ambassades, et les frontières géographiques et politiques
coïncidaient avec les divisions confessionnelles.
Wladimir Zelinski, prêtre orthodoxe russe du patriarcat oecuménique,
en aborde les problèmes nés des émigrations successives
: époque bolchevique, déplacement des populations après
la guerre, liberté d'émigrare vers l'Amérique et
l'Europe. "Il ne s'agit plus désormais de vagues, écrit-il
dans le quotidien "LaCroix", mais d'une marée permanente,
composée de réfugiés économiques (principalement d'Ukraine et de Moldavie)
qui ne cherchent qu'à survivre. Il y a aussi les commerçants, les hommes
d'affaires, les professeurs invités, des femmes qui ont trouvé un mari
en Occident, ou même des prostituées… Ils n'ont rien de commun entre
eux, si ce n'est leurs racines confessionnelles, perdues et parfois
retrouvées."
Et de donner l'exemple des Eglmises russes : " Avec les descendants
des autres vagues d'émigration, ils forment cette nouvelle communauté
qui, à des degrés différents, se réfère à l'Église orthodoxe russe.
Mais, quelle Église ? Il y a en au moins trois en Occident. Celle de
Moscou, celle " hors frontières " et celle qui se trouve sous la tutelle
juridique de Constantinople. "
..." Il s'agit en réalité d'un problème d'orientation ecclésiale
: sauvegarder son caractère russe ou s'avancer vers la formation d'une
nouvelle structure orthodoxe qui pourrait réunir les autres diocèses
des Églises nationales se trouvant en dehors de leurs territoires canoniques."
Ce problème avait déjà été posé
en 1970 aux USA par la création de l'Eglise Orthodoxe d'Amérique
(OCA) à l'initiative du patriarcat de Moscou.
... "Du point de vue de l'ecclésiologie orthodoxe fondée sur le
principe " un évêque par territoire ", l'émigration massive représente
un grand défi à plusieurs dimensions.
- La première dimension est pastorale : chaque Église d'émigrés doit-elle
se présenter comme le prolongement de l'Église de la patrie pour ceux
qui sont de passage, ou comme la Maison de Dieu pour ceux qui s'installent
dans le pays ? En réalité, les émigrés deviennent tôt ou tard des citoyens,
qui s'intègrent, inévitablement.
- Une autre dimension est interorthodoxe : quel sens peut avoir la division
entre les diocèses grecs, russes, roumains, etc., en dehors de leurs
pays respectifs ?
- Enfin, il y a aussi une dimension oecuménique : comment se situer
par rapport aux autres évêques de la succession apostolique qui ne sont
pas en communion avec l'orthodoxie ?
... "Mais, tôt ou tard, une solution sera retenue, une nouvelle
Église orthodoxe locale va naître en Europe. " (source : la croix)
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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