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24.09.03 - Côte d'Ivoire : Dieu nous a épargné le chaos.

Mgr Laurent Mandjo, évêque de Yopougon, a célébré une messe pour la paix le vendredi 19 septembre avec les fidèles de son diocèse et l'ensemble des prêtres. "Dieu nous nous a pas abandonnés."

Une messe au cours de laquelle il leur a fait revivre les atrocités du 19 septembre 2002, "Ce jour funeste où la violence sous sa forme la plus extrême a étendu son voile ténébreux sur la nation en semant le désarroi et la désolation... Avec la partition du pays et les exécutions sommaires ". Mais cette messe a surtout été pour Mgr Mandjo l'occasion de rendre grâce à Dieu : " Au regard de tout ce que nous avons vécu, en voyant la manière dont les choses avaient été planifiées, en nous référant à ce que nous savons maintenant de cette crise, et en observant attentivement l'évolution de la situation, nous redécouvrons avec émerveillement l'amour de Dieu pour ce pays. "

Pour lui, Dieu a entendu la prière des filles et fils de ce pays, qui jour et nuit ont imploré sa miséricorde et sa protection. Il a rappelé aux fidèles que tout au long de cette crise, s'est constituée une coalition spirituelle de toutes les confessions religieuses pour prier et agir en faveur de la paix, et Dieu ne les a pas abandonnés. " Dieu nous a épargné le chaos ".

Il a invité les fidèles à se réjouir car " de même que sur le bois de la croix du Christ ont germé les belles fleures de la vie éternelle et de la réconciliation avec le Père, de même cette traversée du désert nous conduira à la terre promise ; à une Côte d'Ivoire nouvelle où abondent la paix, la justice, la vérité et la fraternité. " L'action de grâce de l'évêque à Dieu se justifiait aussi parce que selon lui, grâce au Tout-Puissant, les Ivoiriens ont réussi des avancées considérables dans la recherche de la paix.

" La marche fut longue et pénible, a-t-il dit, mais nous avons récolté de bons fruits. Des efforts appréciables ont été faits pour que triomphe la voie du dialogue et de la concertation. "Et faisant allusion aux atermoiements de certains politiciens : " L'heure n'est pas au boycott de ce qui peut nous permettre d'avancer vers la paix... Nous n'avons pas le droit de reculer ou de nous arrêter en si bon chemin. Car nous courons toujours le risque de nous laisser séduire par des options qui mettraient gravement en péril le processus de réconciliation."

Sur un ton ferme, il a fait cette recommandation: " L'heure n'est pas non plus aux discours radicaux et provocateurs. Nous avons le devoir absolu de faire preuve de modération et de discernement dans le langage. " Parler est un art, et la vérité de notre parole dans le contexte actuel doit être au service de la paix. Alors, dit-il, " parlons peu, parlons bien, et parlons juste. En toute chose laissons la voie du dialogue. "

Mgr Mandjo a rappelé que l'essentiel aujourd'hui, c'est que la Côte d'Ivoire retrouve son indivisible unité et sa prospérité, que tous les habitants de ce pays se retrouvent pour vivre ensemble dans la sécurité et la liberté. L'essentiel, souligne-t-il encore, c'est que chacun accepte sa part de sacrifice, qui lui revient en vue d'une véritable réconciliation. Etde donner ce conseil : " N'hypothéquons pas les acquis en faveur de cette paix que nous recherchons tous ! Evitons de créer des blocages inutiles au processus de réconciliation et de reconstruction. "

A l'issue de la messe, les fidèles ont prié jusqu'à minuit pour la paix en Côte d'Ivoire. Ils étaient venus nombreux à cette célébration malgré la pluie. Certains ont dû rester dehors sous des bâches, dans le froid. (source : fm)

Pour plus d'informations : Fraternité-Matin

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