24.09.03
- Un "important projet" pour améliorer l'évangélisation
s'évanouit.
Une instruction sur l'Eucharistie, annoncée par Jean Paul II dans
sa dernière encyclique "Ecclesia de Eucharistia", devait paraître
mais sa rédaction et ses positions semblent provoquer des remous
au Vatican, à tel point qu'elle pourrait même ne pas être
publiée.
Les propositions faites par la commission chargée de cette instruction
sont invraisemblables dans le contexte actuel des orientations liturgiques
de Jean Paul II, et étrangères aux préoccupations
de l'Eglise face au défi d'un monde sécoué par
les guerres, la famine, la mondialisation, la pauvreté et les
pandémies. Qu'on en juge plutôt.
Selon la revue italienne "Jésus", le texte original
dénoncerait en particulier 37 abus contre l'Eucharistie; entend restreindre
l'emploi des filles enfant de choeur; s'en prend aux "applaudissements
et aux danses à l'intérieur des édifices sacrés"; enfin un paragraphe
- le 197 - propose même aux prêtres, aux diacres ou aux fidèles
de s'adresser à l'évêque ou au Saint-Siège pour dénoncer les pratiques
abusives rencontrées dans les paroisses. Or il est assez rare qu'une
revue soit en possession, en avant première et en intégralité, d'un
texte de ce type.
C'est une commission mixte de quatre membres de la Congrégation pour
la doctrine de la foi et de quatre autres de la Congrégation pour le
culte divin qui a été en charge de sa rédaction. Le titre provisoire
de l'instruction est: "Pignus redemptionis ac futurae gloriae", soit:
"Gage de rédemption pour la gloire future" (traduction non officielle).
Quatre abus principaux ont été relevés par cette commission : l'usage
sacrilège des "espèces eucharistiques" (le pain et le vin); la célébration
abusive d'une messe par qui n'a pas la faculté de la célébrer; la concélébration
avec des ministres d'autres Eglises ou communautés chrétiennes; la consécration
à objectif sacrilège du pain et du vin (dans le cas des messes noires).
L'emploi des filles enfant de choeur est aussi limité et ne pourrait
être autorisé sans "cause juste" et jamais sans l'autorisation de l'évêque.
Le paragraphe 197 propose en outre aux prêtres, aux diacres ou aux fidèles
de s'adresser à l'évêque ou au Saint-Siège pour dénoncer les pratiques
abusives rencontrées dans les paroisses. Une attention particulière
est portée aux "assistants pastoraux" dont l'unique vocation doit être
de susciter des vocations sacerdotales et diaconales et non pas de les
remplacer dans les célébrations liturgiques. Le texte dénonce enfin
"les applaudissements et les danses à l'intérieur des édifices sacrés,
y compris en dehors du cadre des célébrations eucharistiques". Une tradition
pourtant très vivante au sein même de la basilique Saint-Pierre.
Selon "Il Messagero", ce texte, émanant d'une congrégation
pontificale a été proprement démoli par les personnes chargées d'en
autoriser la publication, ce qui n'est pas courant. Toujours selon le
quotidien italien de Rome, l'instruction aurait été jugée trop sévère
et abusive. Pour "Il Messagero" les membres de la commission mixte ont
voulu lancer des flèches contre les actuelles célébrations liturgiques
pontificales. L'office des célébrations liturgiques pontificales ne
souhaite pas, pour sa part, s'exprimer sur ce sujet. Le texte serait
en train d'être réécrit et pourrait ne pas être publié avant longtemps.
(source : apic)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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