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22.09.03 - Un texte non conforme à la réalité.

"Ne pas reconnaître le poids notable que le christianisme a eu dans l'histoire européenne, c'est décider de mettre toutes les contributions apportées à la construction européenne sur le même plan", estiment les jésuites dans leur revue italienne "Civiltà Cattolica".

Ce texte collectif revêt une réelle importance quand on sait qu'il a été relu par la secrétairerie d'Etat du Vatican. L'omission d'une citation explicite des racines judéo-chrétiennes dans le préambule de la future Constitution européenne est "un choix résultant d'une claire déformation idéologique". En outre, ils insistent pour que soit insérée dans la Constitution, une phrase répudiant la guerre comme moyen de résolution des controverses internationales.

C'est le 4 octobre prochain que s'ouvrira à Rome la conférence inter-gouvernementale de l'Union européenne, appelée à examiner et approuver le texte de la constitution de l'Union, fruit du travail de la Convention européenne, présidée par Valery Giscard d'Estaing. A cette occasion, dans leur numéro en date du 20 septembre 2003, les jésuites de la "Civiltà Cattolica" ont rédigé une longue analyse critique du projet de Constitution.

Concernant le préambule de cette Constitution, ils affirment que "l'allusion générique à l'héritage religieux, sans une reconnaissance claire et nette - parce qu'il s'agit d'un fait historique - à la contribution prééminente de la tradition judéo-chrétienne à la formation de l'Europe, constitue indubitablement un choix résultant d'une clai re déformation idéologique". Il s'agit d'un "silence qui parle de manière significative et qui parlera toujours plus". "Affirmer, ajoutent-ils, que le rappel des racines judéo-chrétiennes inséré dans la préambule violerait le principe de la laïcité, est donc une vision idéologique".

Pour eux, "ne pas reconnaître le poids notable que le christianisme a eu dans l'histoire européenne, c'est décider de mettre toutes les contributions apportées à la construction européenne sur le même plan. De cette manière, on met de côté la 'mém oire historique' capable de donner un élan au futur de l'Union, pour en construire un à l'usage et à la consommation des idéologies des gouvernants actuels. C'est un premier pas pour construire des éléments structurels contraires à l'idée de la cohésion sociale que la constitution se propose de favoriser".

Concernant le texte de la Constitution dans sa globalité, la "Civiltà Cattolica" regrette en outre une carence en matière de politique étrangère. Ils proposent ainsi qu'en suivant l'exemple de l'article 11 de la Constitution italienne, on "répudie la guerre comme instrument d'offense à la liberté des autres peuples et comme moyen de résolution des controverses internationales". Pour eux, "dans une période durant laquelle la soi-disant 'guerre préventive' comme instrument - qui s'est révélé substantiellemen t inutile - de lutte contre le terrorisme semblent revenus à la mode, une affirmation inspirée de l'article 11 constituerait un message clair de la diversité 'civile' de la 'vieille' Europe, face à des politiques inspirées par une façon différente de procéder et de vivre dans ce monde". (source : apic)

Pour plus d'informations : Civilta cattolica

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