24.09.03
- Angleterre
: L'inflation des polémiques.
L'archevêque d'York, David Hope, ne cache pas son exaspération face
à la multiplication des réunions contestatrices parmi le clergé anglican
conservateur dont il déplore l'inflation des polémiques et des beaux
discours.
L'archevêque, qui est l'une des plus hautes autorités de l'anglicanisme,
a déclaré aux évangéliques anglicans réunis les 20 et 21 septembre à
Blackpool pour s'opposer à l'intégration cléricale des homosexuels,
que leurs "chamailleries étaient en train de détruire la crédibilité
de toute l'Eglise". Ce qui n'empêche pas David Holloway, un leader
évangélique, de poursuivre sa campagne contre la pleine l'intégration
des homosexuels dans la vie d'Eglisen et qui n'hésite pas à qualifier
les promoteurs de cette intégration de "Jézabels modernes", en allusion
à la prostituée du même nom, figurant dans la Bible.
De son côté, l'archevêque
de Cantorbéry, et primat de la Communion anglicane, Rowan Williams,
a lancé dans la soirée du 19 septembre un appel à l'unité devant 2.000
prêtres et pasteurs anglicans évangélistes réunis à Blackpool
en Angleterre. Motif de cette assemblée inhabituelle: le risque accru
de schisme suite à la nomination du premier évêque ouvertement homosexuel
de la communion anglicane, le chanoine Gene Robinson. L'appel à l'unité
lancé par le primat de la communion anglican, Rowan Williams, bien que
salué par les participants n'a de loin pas suffit à apaiser les tensions
sur la question de la pleine intégration des homosexuels dans l'Eglise.
Cette problématique est stigmatisée par la nomination de Gene Robinson
et la récente décision de son Eglise, les Episcopaliens du New Hampshire
aux Etats-Unis, d'autoriser la bénédiction des couples homosexuels.
Pour Mgr Wallace Benn de Lewes, un des chefs de fil des évangélistes,
la branche la plus conservatrice de l'anglicanisme, il ne fait aucun
doute que si Gene Robinson est bel et bien consacré évêque, la "Communion
anglicane finira top ou tard par se rompre".
Des responsables anglicans africains vont également se rencontrer le
26 septembre à Nairobi afin de décider d'une ligne commune sur la question
de l'homosexualité, avant la tenue d'une réunion d'urgence des leaders
anglicans du monde entier, prévue à Londres les 15 et 16 octobre.
Ce sommet a été convoqué par l'archevêque de Cantorbéry pour tenter
d'éviter que question de l'homosexualité dans l'Eglise ne dégénère en
schisme.
"Nous discuterons du sujet et nous nous prononcerons d'une seule voix",
a déclaré l'archevêque Bernard Malango qui dirige l'Eglise anglicane
de la province d'Afrique centrale. Pour lui, si la réunion de Londres
approuvait la nomination de Gene Robinson, il déciderait, avec d'autres
évêques, de se séparer de la Communion anglicane. Par contre l'archevêque
anglican d'Afrique du Sud, Njongonkulu Ndungane, a critiqué les autres
évêques africains, en déclarant qu'ils pratiquaient "la politique de
l'autruche" en ce qui concerne l'homosexualité. "Ce n'est pas un secret
qu'il y a des prêtres et des évêques homosexuels, et l'Eglise institutionnelle
semble fermer les yeux alors que nous devrions encourager l'honnêteté."
De nombreux anglicans des Etats-Unis et d'ailleurs se sont opposés vigoureusement
à la nomination du chanoine Gene Robinson. Le 20 septembre, le diocèse
de Floride centrale a d'ailleurs officiellement répudié la nomination
de Gene Robinson. C'est le premier diocèse américain à s'y opposer d'une
manière aussi formelle. Des tensions ont surgi également parmi les anglicans
après la bénédiction au Canada en mai d'un couple de personnes du même
sexe et l'approbation par l'évêque canadien Michael Ingham, du diocèse
de New Westminster, d'une liturgie pour de telles bénédictions.
Des primats et des responsables d'Eglise des Antilles, d'Afrique, d'Inde,
du Pacifique et d'Amérique du Sud ont également dénoncé ce genre de
bénédiction et averti que la Communion anglicane risquait de devoir
choisir: "rester une communion ou se désintégrer pour devenir une fédération
d'Eglises".
Premier signe extérieur de rupture L'archevêque Malango s'est rendu
début septembre à Vancouver, au Canada, où il a participé à la désignation
de l'évêque Terry Buckle à la tête des huit paroisses du diocèse de
New Westminster, qui se sont retirées du diocèse pour protester contre
la bénédiction des unions entre personnes du même sexe. (source : apic/eni)
Pour plus d'informations : Agence ENI
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