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26.09.03 -Macédoine : Vers un solution amiable.

Les relations ne cessent de se détériorer entre les Églises orthodoxes serbe et macédonienne, même si les deux capitales, Skopje et Belgrade s’efforcent pourtant d’empêcher la querelle religieuse d’éclater sur la scène publique et politique.

Par exemple, une vieille querelle s’est envenimée au sujet d’une tablette historique qui marque la création de l’État macédonien en Yougoslavie, le 2 août 1944. L’accès au monastère serbe de Sveti Prohor Pcinjski en risquait même d’être interdit aux représentants macédoniens pour célébrer un service anniversaire, à l’occasion des commémorations du 2 août. De hauts responsables de l’Église serbe ont repoussé les demandes de leur gouvernement qui leur enjoignaient de rendre cette tablette.

La pierre commémorative est de la plus haute importance pour la Macédoine, puisqu’elle représente la continuité de l’État. Elle a été violemment arrachée de son emplacement dans le monastère en 1998 par Vojislav Seselj, le dirigeant du Parti radical serbe et elle se trouve en Serbie. Skopje avait demandé son retour dans le cadre de la célébration du centenaire du soulèvement d’Ilinden contre les Turcs, le 2 août 1903. Les autorités civiles de Belgrade ont répondu favorablement à la demande de Skopje et elles ont demandé à l’Église serbe de remettre la pierre à sa place, pour permettre à une délégation macédonienne de se rendre au monastère à l’occasion de l’anniversaire. Le clergé serbe a refusé d’obtempérer.

La querelle entre les deux Églises orthodoxes couve depuis des décennies. L’Église macédonienne a déclaré son autocéphalie (c’est-à-dire son indépendance ecclésiastique) en 1967, ce que le régime communiste avait alors grandement encouragé pour renforcer l’identité de la république. Mais l’Église serbe qui contrôlait auparavant les diocèses macédoniens, s’est opposée au changement, et l’autocéphalie macédonienne n’a jamais été reconnue par les autres Églises orthodoxes.

L’an dernier, l’Église serbe a suggéré que l’Église macédonienne abandonne le statut d’Église autocéphale pour devenir une entité autonome au sein de l’Église serbe. L’opinion publique macédonienne a toutefois contraint l’Église de Skopje à rejeter cet arrangement. Seul l’évêque Jovan l’a accepté, et il a été rapidement déchu, bien qu’il ait depuis déclaré que sa propre maison était son Église. En mai de cette année, le Saint Synode des évêques serbes a nommé Jovan à la tête de l’archevêché autonome d’Ohrid, ainsi que l’Église serbe désigne maintenant l’Église macédonienne.

Pour essayer de résoudre cette querelle, les autorités serbes ont eu des réunions avec des responsables de haut niveau de l’Église, en essayant de les convaincre d’autoriser le déroulement de la cérémonie macédonienne, en remettant la tablette à sa juste place. Le département serbe de protection des monuments a écrit une lettre à l’Église serbe pour lui demander de restituer la tablette au monastère. Pour l’instant, tout a échoué. Les discussions se poursuivent. « Je suis sûr que Belgrade et Skopje tiennent à conserver de bonnes relations. Notre position, et nous l’avons déjà dit, consiste à dire que tous ces symboles, déplacés violemment, doivent être restitués ».

Cette querelle pour une tablette n'est qu'un fait, apparamment minime, mais qui traduit une situation regrettable entre les deux Eglises orthodoxes. (source : unacom)
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Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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