02.10.03 - Montenegro : La restauration d'Ostrog.
Au Montenegro, le renouveau religieux attire de plus en plus de pèlerins
au monastère orthodoxe d'Ostrog, ce qui n'est pas sans poser
des problèmes et des craintes de la part de certaines autorités.
Les abords du monastère d'Ostrog sont envahis par les petits magasins,
des joueurs de gusla, des cafés, des stands qui proposent des agneaux
rôtis à la broche. Dans le monastère, l'air est conditionné. Les travaux
vont bon train pour améliorer les bâtiments, les agtrandir
et les embellir. L'entrée dans le haut monastère, construit dans le
rocher, est encombrée d'élévateurs et de bulldozers. Dans la librairie,
la foule, des hommes et des femmes en tongues feuillettent les livres
du métropolite Amfilohije sur les règles de comportement des bons enfants
orthodoxes et les acheteurs sont attirés par les icônes.
Un gîte en construction, orné des dessins de Saint Sava, du Saint
tzar Lazar et de Saint Stanko, est financé par Ljubica, originaire de
Toronto, dénature les abords du monastère. Bien qu'il
soit un monument culturel de première importance, sous protection de
l'État, les ministères compétents laissent toute initiative
au métropolite Amfilohije.D'une certaine manière, il faut répondre
à l'afflux des fidèles, auxquels se joignent également
de nombreux touristes.
" Je sais bien que la vie du monastère s'est modernisée et que le temps
apporte de nouveaux besoins, mais la construction d'un nouveau gîte
au monastère d'Ostrog doit être considérée comme un crime architectural
", dit le directeur du ministère concerné. "Les monastères
et les tombes relève de l'architecture sacrée, et leur restauration
demande une typologie fidèle et originale, la composition des masses
et la picturalité de la façade. En d'autres termes, il est tout aussi
impossible de construire un gîte qu'un nouvel étage de la pyramide de
Kheops."
"Le monastère, construit au XVII siècle, est défiguré
par le parking et ce gîte. La perle de notre architecture a perdu
son caractère authentique ", conclut Miodrag Bajkovic. "Nos institutions
n'osent pas appliquer la loi de protection des sites contre le métropolite
Amfilohije."
La ferveur des pèlerins ne s'embarassent pas de la sauvegarde
d'un site. Ils viennent prier, avec l'enthousiasme d'une foi libérée
après des années d'oppression communiste. (source : cdb)
Pour plus d'informations : Courrier
des Balkans
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