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17.10.03 - Bolivie : L'Eglise face à la violence.

Face au climat de violence qui s'est déchaîné ces derniers jours, l'archevêque de Cochabamba, Mgr Tito Solari, suggère une grève de la faim de masse pour que cessent les affrontements en Bolivie.

Dans une déclaration faite à l'Agence missionnaire Misna, Mgr Solari estime que c'est ainsi que de nombreuses catégories de la société civile bolivienne, mais aussi de la vie politique, pourraient manifester leur propre malaise dans les prochaines heures face au climat de violence qui s'est déchaîné ces derniers jours. Dans le pays les manifestations contre le projet gouvernemental d'exporter au rabais le gaz bolivien aux Etats-Unis et au Mexique se sont désormais transformées en un véritable soulèvement populaire qui a causé jusqu'à présent la mort de plus de 70 personnes et en a blessées plus de 400.

Mgr Solari a précisé que la possibilité de lancer une grève de la faim gigantesque grandit au fil des heures, à mesure que grandissent les tensions. Plusieurs personnalités dans ce pays d'Amérique du sud auraient même déjà donné leur soutien. Parmi celles-ci, au-delà des figures de premier plan de la société civile, figurent des représentants de la Nouvelle Force Républicaine (NFR), le parti guidé par Manfred Reyes, qui fait partie de la coalition gouvernementale mais qui, ces derniers jours, a exprimé de nombreuses réserves sur l'attitude du président Gonzalo Sanchez de Lozada en ce qui concerne la gestion de la crise.

"Les positions deviennent de plus en plus extrémistes d'heure en heure", a dit à Misna Mgr Solari, "la protestation continu e à faire tâche d'huile". La colère au sein des syndicats, des associations locales et des communs des mortels augmente chaque fois qu'arrive une nouvelle d'affrontements avec les forces de sécurité. Sur l'autre versant le président continue de répéter n'avoir aucune intention de donner sa démission. Il bénéficie pour l'heure du soutien de l'armée.

"En ce moment la possibilité que les parties instaurent un dialogue sont vraiment limitées" a commenté l'archevêque de Cochabamba. La mobilisation de nombreux secteurs, qui demandent désormais ouvertement la démission de Lozada, circonscrite jusqu'à présent à La Paz, El Alto et au haut plateau des Yungas, est maintenant élargie à tout le pays, y compris Cochabamba, Oruro, Potosì et Sucre. Des cortèges de mineurs, de paysans, de "cocaleros" (cultivateurs de coca) et de syndicalistes se sont mis en marche, décidés à atteindre par n'importe quel moyen la capitale pour demander le changement des responsables de l'Etat. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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