21.10.03
- En Afrique : Recettes religieuses et escroqueries.
La Guinée, comme tous les pays africains, est confrontée au phénomène
des nouvelles sectes religieuses qui s'y implantent et s'y développement
à un rythme qui échappe à tout contrôle.
Elles viennent du Nigeria, du Liberia, de Sierra Leone et de la République
Démocratique du Congo. L'Eglise catholique s'inquiète de leur multiplication
et tire la sonnette d'alarme. Selon le Père André Amadou Camara, secrétaire
de la Conférence des évêques de Guinée, depuis
l'ouverture de la Guinée en 1984, ces sectes ont envahi le pays. La
Guinée a été, pendant plus d'un quart de siècle (1958-1984) fermée au
reste du monde à cause de son idéologie politique "révolutionnaire".
L'ouverture à la liberté a entraîné une "ruée" vers la
Guinée, devenu une nouvelle destination pour les sectes en tout genre,
tant chrétiennes que musulmanes. A cause des conflits armés en Sierra
Léone, au Liberia et en RDC, les "animateurs" des nouvelles "Eglises"
dans ces pays se sont repliés en Guinée. Très actifs, ils recrutent
leurs fidèles parmi les réfugiés qui vivent dans des conditions difficile,
mais également parmi les populations autochtones.
La plupart de ceux qui ont adhéré aux sectes religieuses ont été engagées
dans "des voies d'illusion, par naïveté et par ignorance". La pauvreté
est l'une des principales raisons du succès des nouvelles religions
en Guinée. Pays doté d'un sous-sol très riche en bauxite, et bénéficiant
d'une pluviométrie abondante et d'une nature qui donne naissance à plusieurs
cours d'eau en Afrique, la Guinée a de toute l'Afrique de l'ouest, le
pays le plus favorisé par la nature. Mais sa population est l'une des
plus pauvres de la région à cause d'une mauvaise gestion des ressources
nationales.
Or, a fait remarquer le P. Camara, "les sectes fleurissent dans les
nids de la pauvreté ... Quand quelqu'un est pauvre et qu'on vient
lui proposer n'importe quelle nourriture, il ne se pose pas tellement
de questions sur la qualité de cette nourriture". "C'est seulement après
l'avoir consommé, quand il y a indigestion, qu'il se rend compte que
la nourriture ne lui convenait pas".
L'on assiste au même phénomène dans l'Ile Maurice.
Sous le titre : "des Eglises qui rendent fous", un journal
de Port-Louis note qu'elles se multiplient dans les cités ouvrières
de Rose-Hill, plus particulièrement à Plaisance, à Stanley et à Camp-Levieux.
On compte, autour du supermarché Winners à Camp-Levieux, une demi-douzaine
d'Eglises issues de la mouvance "Mission, Salut et Guérison".
Un généreux financement américain et sud-africain serait à l'origine
de ce foisonnement d'Eglises.
" Des Eglises protestantes très puissantes d'Afrique du Sud et des Etats-Unis
n'hésitent pas à débourser gros pour financer la mise en place de branches
de leurs églises à Maurice. Avec la naissance de ces nouvelles Eglises,
les fondateurs se sont fait beaucoup d'argent. " Personne n'a de contrôle
sur eux et ils prêchent ce qu'ils veulent et ce sont de telles personnes
qui finissent par pratiquer l'exorcisme et l'hypnotisme ", nous affirme
un responsable de "Mission, Salut et Guérison"? qui compte
aujourd'hui 80 000 membres avec 130 centres à travers le pays. Mais
"Mission, Salut et Guérison" allait connaître très vite des
scissions, la plus importante étant celle de "La Voix de la Délivrance"
(LVD). Toutefois, LVD allait elle-même à son tour connaître des divisions,
donnant lieu à d'autres sectes, chacun essayant de s'attirer un maximum
de membres. (source : apic/allafrica).
Pour plus d'informations : Agence
Allafrica
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