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21.10.03 - L'avenir des monastères serbes au Kosovo.

Plus de cent églises orthodoxes serbes ont été détruites au Kosovo en quatre ans. Ces attaques auraient surtout visé les " églises politiques ", représentant " le pouvoir colonial serbe au Kosovo ".

Mais les monastères les plus prestigieux du Kosovo sont aussi revendiqués par les Albanais comme faisant partie de leur propre patrimoine. L'avenir des monastères et des églises orthodoxes serbes au Kosovo dépend en grande partie du futur statut de la province. Ce n'est pas une question qui touche directement et seulement l'Église orthodoxe serbe et ses fidèles sur ce territoire, mais c'est un problème d'intérêt national général, puisqu'au Kosovo se trouvent quelques uns des monuments les plus importants de la culture et de la spiritualité serbes, d'une valeur inestimable pour la sauvegarde de l'identité culturelle et de la continuité historique de l'État et du peuple serbe.

Depuis la fin du conflit armé et l'arrivée de la KFOR et de la MINUK en juin 1999, les édifices sacrés sont constamment la cible des extrémistes albanais. Au début, il semblait que les attaques des églises et monastères n'étaient qu'une conséquence provisoire de la colère de la population albanaise qui revenait de l'exil. Cependant, il est vite apparu qu'il s'agissait d'une campagne coordonnée et systématique dont le but était de chasser pour toujours la population serbe et d'effacer toutes traces de la culture séculaire serbe.

Cette destruction se poursuit encore de nos jours. En même temps que la destruction des églises et monastères, les cimetières orthodoxes sont systématiquement saccagés et profanés. À l'été 2003, 112 églises et monastères orthodoxes serbes avaient été entièrement détruits ou endommagés. Dans 211 cimetières orthodoxes, 5177 tombes ou monuments funéraires ont été saccagés. Certaines tombes ont même été ouvertes et les os des défunts dispersés dans le cimetière. Certains cimetières, en particulier dans la région de Pec, servent de décharges à ordures, alors que 11 cimetières ont été complètement rasés.

En raison de l'impossibilité de circuler librement, l'Église orthodoxe serbe n'a pu constater complètement l'étendue des dégâts depuis l'arrivée des forces internationales au Kosovo. On suppose qu'en plus des destructions d'églises, d'innombrables icônes ont été pillées et exportées de la province pour être vendues à des collectionneurs étrangers.

Étant donné l'importance des destructions et des profanations de monuments au cours des quatre dernières années, on peut conclure, à regret, que plus encore de monuments orthodoxes ont été saccagés et profanés qu'au cours de cinq siècles d'occupation ottomane. Il est important de souligner que pas un seul leader politique albanais du Kosovo, pas une seule institution, ne se sont insurgés contre la destruction systématique du patrimoine culturel serbe.

De plus, certaines personnalités albanaises ont tenté d'expliquer que ce sont les soi-disant " églises politiques " qui ont été détruites, représentant les symboles du " pouvoir colonial serbe au Kosovo ". Mais on a fait le silence sur le fait que la plupart des églises détruites avaient été bâties au Moyen Age. En faisant de telles déclarations irresponsables, souvent en incitant à l'intolérance ethnique, les leaders albanais ont grandement contribué à la destruction des richesses culturelles serbes. En même temps que ces saccages se poursuivent, on imprime des livres où l'histoire de cette partie des Balkans est grossièrement déformée, où l'on apprend que les plus importants monuments sacrés orthodoxes appartiennent au patrimoine culturel du peuple albanais.

Ainsi, les monastères de Visoki Decani, Gracanica, Bogorodica Ljeviska et Pecka Patrijarsija seraient, selon les nouveaux historiens albanais, des anciennes églises catholiques que les " occupants serbes, depuis le Moyen Age jusqu'à ce jour, ont transformées en églises orthodoxes ". La principale raison de cette attitude des Albanais du Kosovo envers le patrimoine orthodoxe serbe est d'établir un nouvel État ethniquement pur du peuple albanais et de réviser toute l'histoire antérieure de la région. (source : cb)

Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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