29.10.03
- RD Congo
: Une difficile normalisation.
" Il est difficile de croire aux démentis rwandais selon lesquels
ils n'ont plus de troupes dans cette partie du Congo ", déclarent à
l'agence Fides des sources missionnaires contactées dans le nord du
Kivu, dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
En effet, depuis plusieurs jours,
des représentants de la société civile et des organisations humanitaires
dénoncent un renforcement des troupes de l'armée rwandaise. " Même pendant
la guerre de 1996-1997, le Rwanda a nié pendant une année entière la
présence de son armée. L'APR (Armée Patriotique Rwandaise, l'armée rwandaise
qui comprend des Tutsis et des Hutus), s'est tout simplement déplacée
dans des régions moins peuplées et a adopté une plus grande discrétion
".
D'après les sources de l'agence Fides, " ces manoeuvres doivent être
mises en relation avec le processus de pacification en République Démocratique
du Congo. Le Pays retrouve en effet son unité, et les régions qui sont,
depuis des années, aux mains des rebelles appuyés par le Rwanda et l'Ouganda,
reviennent sous le contrôle du gouvernement de Kinshasa. Ces derniers
jours précisément, le responsable régional de l'armée congolaise est
arrivé de la Capitale. Les voisins du Congo placent leurs pions dans
l'attente de développements futurs.
Dans ce cadre, rentre aussi le recrutement de jeunes Congolais pour
créer de nouvelles milices et déclencher de nouvelles violences et la
confusion. Nous savons avec certitude que, il y a dix jours, 800 jeunes
congolais environ ont été envoyés au Rwanda pour suivre des cours d'entraînement
militaire. Malgré la mobilisation des organisations humanitaires et
des plusieurs organes de presse, on voit se poursuivre ainsi les manoeuvres
pour déstabiliser le Nord et le Sud du Kivu.
Le 24 octobre, les Nations-Unies avaient annoncé la publication d'un
nouveau Rapport sur l'exploitation des ressources naturelles de la République
Démocratique du Congo. D'après le document, on a enregistré ces derniers
temps une réduction temporaire du volume du minerai extrait illégalement
et exporté du territoire congolais. Le Rapport a été préparé par une
Commission d'experts, chargée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies
d'enquêter sur les intérêts qui se cachent derrière la guerre en République
Démocratique du Congo.
Les experts de l'ONU, dans trois précédents Rapports, avaient accusé
le Rwanda, l'Ouganda et le Zimbabwé, aidés par les officiers et des
rebelles congolais et par des réseaux criminels internationaux, d'exploiter
les richesses du Congo et de prolonger tout exprès la guerre pour cacher
cette exploitation. Parmi ces différentes richesses, il y a l'or, les
diamants, le niobium, la cassitérite, le cobalt, le cuivre et le coltan
qui sert dans l'industrie électronique.
La Commission d'experts déclare que les richesses soustraites illégalement
aux Congolais passent, très probablement par le Burundi, le Rwanda,
l'Ouganda et le Zimbabwé et l'Angola, la République Centrafricaine,
le Kénya, le Mozambique, le Congo-Brazzaville, la Tanzanie et la Zambie.
Le Rapport, enfin, cite 85 multinationales d'Afrique du Sud, d'Europe
et d'autres parties du monde, qui auraient violé les normes étiques
relatives à l'exploitation des richesses du Congo. (source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
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