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31.10.03 - Zimbabwé : Restaurer la légalité.

Le Conseil Oecuménique des Eglises, "profondément préoccupé par la détérioration continuelle de la situation en matière de lois et d'ordre au Zimbabwe", a appelé le gouvernement de ce pays "à prendre des mesures immédiates pour restaurer la légalité".

Il demande dans ce sens à Patrick Chinamasa, ministre de la justice du Zimbabwe, de mettre fin aux arrestations arbitraires, à la torture et aux exécutions". C'est dans une lettre envoyée le lundi 27 octobre 2003 que le Directeur de la Commission des Eglises pour les Affaires Internationales du COE, Peter Weiderud, lui a demandé "une enquête immédiate sur les cas de (Béatrice) Mtetwa et d'autres personnes qui ont été l'objet de brutalités policières", afin de "s'assurer que justice leur soit rendue".

Le président zimbabwéen s'en prend à tout ce qui peut contester son pouvoir. Malgré les condamnations de la communauté européenne et surtout des Etats-Unis et de la Grande Bretagne contre sa politique, qualifiée d'un autre âge, Robert Mugabé, reste de marbre. Il continue contre vents et marées sa lutte acharnée contre les médias privés et l'opposition. Le héros révolutionnaire, des années 70 qui, à la tête de guérilleros, émergea de la jungle en 1980 et prit les rênes du pouvoir au Zimbabwe avait promis justice et prospérité à son peuple fatigué par plusieurs siècles de colonisation britannique, deux décennies de ségrégation raciale et une guerre de libération tout aussi longue. Mais depuis quelques années, le rêve des millions de ses compatriotes s'est transformé en cauchemar.

L'économie s'est effondrée. La famine frappe aux portes du pays. " D'année en année, Mugabé a acquis une puissance toujours plus grande, régnant grâce à un vaste système du patronage, favorisant ses fidèles et en les attribuant tous les postes clefs du gouvernement et tous les contrats juteux " écrit le journaliste britannique Martin Meredith, spécialiste du Zimbabwé.

Mais pour Robert Mugabé les coupables de la situation actuelle sont : l'opposition soutenue par les fermiers blancs et les médias privés. Il a donc décidé de museler l'opposition et les médias, et de corriger une injustice historique : remettre la terre à leur "vrais propriétaires " : les Noirs. Pour se donner bonne conscience, selon ses détracteurs. La plupart des 4.500 fermiers blancs du Zimbabwe ont cessé leurs activités à la suite de cette réforme agraire imposée par le régime, une réforme qui a jusqu'ici été contre productive. Elle a entraîné une chute sensible de la production agricole dans le pays qui doit maintenant faire appel à l'aide internationale pour tenter d'éviter la famine. (source : eni)

Pour plus d'informations : Agence ENI

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