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31.10.03 - Le mur d'Israël viole "l'Accord fondamental".

En empiétant avec son mur de séparation sur les propriétés de l'Eglise catholique, le gouvernement d'Ariel Sharon viole clairement l'Accord fondamental signé le 30 décembre 1993 entre le Saint-Siège et l'Etat d'Israël.

L'archevêque Pietro Sambi, nonce apostolique en Israël et délégué apostolique pour Jérusalem et la Palestine, a demandé au gouvernement israélien de changer le tracé du mur de séparation passant à travers les propriétés des congrégations religieuses, a-t-on appris jeudi à Jérusalem. "L'article IV de l'Accord fondamental stipule que le gouvernement d'Israël respectera et protégera la propriété des institutions catholiques. Cela n'est pas respecté", a déclaré Mgr Pietro Sambi.

Cette barrière infranchissable coupe déjà en deux des villages mais également des propriétés appartenant aux Franciscains et aux Soeurs de la Charité de St-Vincent de Paul. Leurs citronniers et leurs oliviers ont été arrachés à la mi-octobre par les bulldozers israéliens. Si le mur est construit selon les plans actuels, il passera également à travers les propriétés des Pères Passionnistes et des Soeurs Comboniennes dans la localité biblique de Béthanie.

Dans un appel relayé jeudi 30 octobre par la Caritas de Jérusalem, le réseau ocuménique Vox demande aux chefs des Eglises au plan mondial d'agir pour soulager les souffrances des Palestiniens qui subissent de sévères mesures de répression de la part des troupes d'occupation israéliennes. Regroupant des organisations chrétiennes comme la Commission "Justice et Paix " de Jérusalem, les mouvements YMCA de Jérusalem Est et de Palestine, le Conseil des Eglises du Moyen-Orient (CEMO), le Patriarcat copte orthodoxe à Jérusalem, Vox réclame à la communauté internationale et aux leaders politiques au niveau international de faire pression sur Israël pour que ce pays respecte le droit international humanitaire.

Les responsables locaux des Eglises catholique romaine, anglicane, luthérienne et d'autres dénominations ont lancé un appel pour qu'Israël cesse l'érection de ce qu'ils dénoncent comme un projet "destructeur" qui menace de diviser en deux Bethléem ainsi que de séparer la Cisjordanie d'Israël. Ils dénoncent le fait qu'Israël, presque en secret, prévoit d'ériger deux "murs de sécurité". L'un devrait verrouiller ce qu'Israël définit comme les frontières municipales de Jérusalem (qui comprend des territoires palestiniens dont la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion) pour empêcher l'accès des résidents arabes à la partie juive de Jérusalem. L'autre mur vise à encercler ces résidents et à les couper tant de Jérusalem que de la Cisjordanie.

Ce mur n'est pas construit sur la ligne qui sépare la partie arabe de la partie juive de Jérusalem, mais il passe à travers les quartiers arabes, permettant ainsi l'annexion supplémentaire de plus de 100.000 Palestiniens, mais sans leur donner ni les droits des citoyens israéliens ni ceux des résidents de Jérusalem. Le réseau chrétien dénonce ce coup de force qui foule aux pieds les droits humains des gens ordinaires qui veulent tout simplement mener une vie normale et se mouvoir librement comme partout ailleurs dans le monde. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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