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08.11.03 - Brésil : La violence contre les indiens.

Aux yeux de l'Eglise catholique, l'inertie du gouvernement augmente la violence envers les Indiens, en raison même de l'impunité des propriétaires terriens.

L'inertie du gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva a fait augmenter cette année les violences pratiquées contre les populations indigènes, à des niveaux aussi élevés que pendant la dictature, dénonçait le jeudi 6 novembrel'Eglise catholique brésilienne, dans un document intitulé "Dix mois de violences contre les peuples indigènes". Les responsables du "Conseil indigéniste missionnaire (Cimi)", rattaché à la Conférence épiscopale, estiment que le gouvernement de Lula a choisi d'ignorer ses promesses de campagne.

Au cours des dix premiers mois de 2003, 23 chefs indiens de diverses tribus ont été assassinés dans le pays, selon le Cimi. "L'omission (du gouvernement) et l'impunité ont favorisé cette vague de violence, entraînant une conjoncture sans précédent, même sous la dictature militaire", souligne l'Eglise. "On s'attendait à ce que Lula fasse ce qu'il s'était engagé à faire (pendant sa campagne électorale), de rembourser la dette sociale du pays envers les indigènes", ce qui n'a pas eu lieu.

De plus, le ministre chef de la Maison civile, José Dirceu, a décidé que les délimitations des terres indigènes devraient être désormais soumises au Conseil de Défense Nationale, ajoute le Cimi. Depuis son arrivée au pouvoir, l'actuel gouvernement refuse de recevoir les caciques indiens et d'entendre leurs revendications et il n'a pas donné à la Fondation Nationale de l'Indien (Funai) les conditions d'intervenir effectivement en défense des droits de l'indien. "Parmi les causes de la violence croissante se trouvent le modèle économique en cours qui favorise les élites, un pouvoir judiciaire lent et partiel, et la politique de continuité et incertaine du gouvernement Lula". (source : aci)

Pour plus d'informations : Conférence des évêques du Brésil

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