02.11.03
- Philippines : Une destitution controversée.
Six évêques catholiques des Philippinesont publiquement déclaré ne
pas être d'accord avec la procédure en destitution initiée par des députés
de la Chambre des représentants à l'encontre de Hilario Davide Jr.,
président de la Cour suprême du pays.
Ils estiment que cette nouvelle démarche, déclenchée le 23 octobre dernier,
ne fera pas avancer la cause de la démocratie aux Philippines. Il est
reproché à Hilario Davide Jr., âgé de 67 ans, nommé à la tête de la
Cour suprême en 1998, d'avoir détourné des millions de pesos. Dans une
lettre en date du 30 septembre adressée au président de la Chambre,
Hilario Davide Jr. s'était expliqué des dépenses effectuées sous son
contrôle par la Cour suprême.
Le 26 octobre, le cardinal Sin, en sa qualité d'administrateur de l'archidiocèse
de Manille, a publié une lettre adressée au "cher peuple de Dieu" dans
laquelle il dit son admiration pour Hilario Davide Jr. et son incrédulité
face aux accusations de corruption portées contre lui. L'Eglise catholique
des Philippines a pourtant toujours préconisé la lutte contre ce fléau
qui gangrène le pays.
Le 27 octobre, Mgr Oscar Cruz, ancien président de la Conférence épiscopale,
a à son tour appelé le Sénat à porter un coup d'arrêt à ce qu'il a estimé
être "un assaut insidieux" contre la Cour suprême. Le 28, le cardinal
Ricardo Vidal, archevêque de Cebu, et son clergé ont rédigé un "communiqué
pastoral" dans lequel ils disent leur confiance dans "l'honnêteté, l'intégrité
et la compétence" du juge. Le même jour enfin, Mgr Fernando Capalla,
archevêque de Davao et président de la Conférence épiscopale, a estimé
qu'u ne procédure de destitution n'était pas adaptée en la matière.
Il a appelé les députés et les juges de la Cour suprême à recourir "à
un dialogue respectueux afin de résoudre leurs différends". Peu de chances
d'aboutir Selon la presse locale, qui s'interroge pourtant sur les accusations
portées contre le président de la Cour et de l'appui des évêques dans
une affaire qui relève pourtant de la corruption, la procédure en destitution
initiée par une partie des députés de la Chambre a peu de chances d'aboutir
étant donné son caractère probablement anticonstitutionnel.
Cette mesure de destitution a été lancée peu après que les médias locaux
eurent évoqué un "arrangement à l'amiable" entre la présidente Gloria
Arroyo et Eduardo Cojuangco Jr, selon lequel l'homme d'affaires renoncerait
à se présenter aux présidentielles afin, dit-on, d'assurer la victoire
de Gloria Arroyo. (source : apic/eda)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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