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08.11.03 - Sri Lanka : Une situation tendue.

"Le climat au Sri Lanka est très tendu: personne ne sait quelles seront les prochaines manoeuvres de la présidente Chandrika Kumaratunga pour consolider son pouvoir."

"Ce dont nous sommes certains c'est qu'elles auront un effet négatif sur le processus de paix en cours entre le gouvernement et les Tigres de Libération de l'Eelam Tamoul (LTTE)". C'est ce qu'a déclaré le P. Oswald Firth, des Oblats de Sainte Marie l'Immaculée (OMI) dans la province de Colombo, la capitale du Sri Lanka.Le missionnaire fait allusion aux principales étapes de la crise politique qui a éclaté le 4 novembre dernier: la destitution de trois ministres (Défense, Intérieur et Information) de la part du chef d'Etat, remplacés par d'autres ayant sa confiance; la suspension des travaux parlementaires jusqu'au 19 novembre prochain; la déclaration de l'état d'urgence.

"Les forces de sécurité, dit-il, sont déployées dans certains points clés de la capitale. La personne responsable de l'impression au Journal Officiel a été enlevée à son domicile par la police, et contrainte d'imprimer l'édition spéciale du Journal Officiel contenant les nouvelles dispositions de la présidente puis ramenée chez elle". Il s'agit là d'un épisode exemplaire de l'agitation de ces derniers jours, plongeant la population dans le découragement et l'incertitude.

"La situation s'est aggravée", souligne encore le P. Firth, révélant un élément peu connu. "Quand le chef de la Cour Suprême, proche du président, a déclaré que les forces de sécurité en répondent directement au chef d'Etat qui est le seul à décider s'il faut les congédier ou pas, cette prise de position n'a pas plu au parti de gouvernement (qui s'oppose à la coalition de Madame Kumaratunga, l'Alliance du peuple), au point de présenter au Parlement une demande "d'impeachment", à savoir la mise en état d'accusation, du chef de la Cour Suprême.

Des rumeurs ont même circulé selon lesquelles après le chef de la Cour Suprême, le parti de gouvernement se préparait à demander "l'impeachment" de la présidente en personne, en l'accusant d'abus de pouvoir". C'est à ce stade que Madame Kumaratunga est intervenue, en suspendant les travaux parlementaires et plaçant ainsi une inconnue de taille sur le chemin du processus de paix avec les Tigres, responsables ces vingt dernières années d'une guérilla qui a coûté la vie à 65.000 personnes.

"La chose la plus triste, dit le P. Firth, c'est que le processus de réconciliation, auquel les organisations non gouvernementales oeuvrent depuis de longue date, risque de partir en fumée". Si le parti marxiste (JYP) et quelques moines bouddhistes sesont rangés dans le camp de la présidente, l'Eglise doit encore adopter une position officielle dans cette affaire. La Fondation interreligieuse pour la paix, dont le P. Firth est président, s'est réunie le vendredi 7 novembre pour exprimer précisément son avis sur la crise en cours au Sri Lanka (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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