08.11.03
- Malaisie : La communauté catholique s'interroge.
Dans l'Etat de Terengganu, dirigé par le PAS, parti d'obédience musulmane,
la communauté catholique s'interroge sur les conséquences de l'introduction
de la charia dans le Code pénal.
Votée en juillet 2002, l'introduction de la charia dans le Code pénal
a pris effet le 27 octobre dernier dans l'Etat de Terengganu. Dans cet
Etat situé sur la côte orientale de la péninsule malaise et contrôlé
depuis les élections de novembre 1999 par le PAS ( Parti Islam SeMalaysia
), premier parti de l'opposition au niveau national et parti d'obédience
musulmane, le chef de l'exécutif local, Abdul Hadi Awang, a en effet
annoncé que la publication au Journal officiel de l'Etat de la loi votée
en juillet 2002 valait promulgation de cette dernière.
Pour la petite communauté catholique de Terengganu, Etat dont la population
est très majoritairement musulmane, les conséquences de ce changement,
tant sur les musulmans que les non-musulmans, sont encore difficiles
à évaluer et les questions restent nombreuses. Aux termes du texte voté
en juillet 2002, la " Loi sur le droit criminel de la charia " (' Hudud
et ) s'appliquera à tout musulman mis en examen pour avoir commis certains
crimes et délits.
La loi dresse la liste de neuf infractions (consommation d'alcool, relations
sexuelles illicites, dénonciation calomnieuse de relations sexuelles
illicites, sodomie, vol, vol à main armée, blasphème et apostasie, rébellion
et homicide ou blessure faite à autrui) ainsi que les peines applicables
à ces délits (par exemple, flagellation pour consommation d'alcool,
amputation de la main pour vol, crucifixion pour un vol à main armée
ayant entraîné mort d'homme, peine capitale et confiscation des biens
pour celui qui refuse de revenir sur un blasphème ou une apostasie).
Selon le PAS, le texte, voté il y a plus d'un an, n'a pas été promulgué
jusqu'à aujourd'hui afin de permettre aux habitants de l'Etat de prendre
connaissance de son contenu par le biais, entre autres, des " ceramah
" ('conférences religieuses'). La loi s'appliquera à tout musulman et,
dans le cas où un non-musulman était impliqué dans un crime ou délit
décrit à la fois dans ce texte de loi et dans le Code pénal antérieur,
ce non-musulman pourra décider en vertu de quel droit pénal il sera
jugé - et donc choisir lequel des deux lui sera le plus favorable.
Pour les quelque deux cents catholiques installés dans la capitale de
l'Etat, Kuala Terengganu, les questions que soulève ce nouveau code
pénal ne relèvent pas tant du texte lui-même que de la manière dont
il sera appliqué. Ils s'inquiètent également des évolutions possibles
qui pourront être, à l'avenir, apportées à l'application de ce texte.
(source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
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