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02.11.03 - Le respect des particularités religieuses.

" La cohésion sociale et la paix ne peuvent être atteintes en effaçant les particularités religieuses des peuples " affirme Jean-Paul II aux 350 participants de la conférence des ministres de l'Intérieur de la Communauté européenne.

Il recevait ainsi les ministres de l'Intérieur de la Communauté européenne ainsi que les représentants des religions et des Eglises chrétiennes qui ont participé à Rome à ce congrès sur le thème: " Le dialogue interreligieux, facteur de cohésion sociale en Europe et instrument de paix pour la région méditerranéenne ".

Ce thème, disait le pape, " reconnaît l'importance de la religion, non seulement pour sauvegarder la vie humaine mais aussi pour promouvoir la paix ". " Votre conférence, continuait le pape, se situe dans la perspective de l'objectif prioritaire de construire des espaces de liberté, de sécurité et de justice là où chacun se sent chez soi. Cela implique chercher de nouvelles solutions pour les problèmes liés au respect de la vie, au droit de la famille, à l'émigration, autant de problèmes qui doivent être considérés, non seulement dans la perspective de l'Europe mais aussi dans le contexte du dialogue avec les pays du bassin méditerranéen ".

... " L'espérance d'une cohésion sociale impliquera toujours la solidarité fraternelle qui découle de la conscience de former une seule famille de personnes appelées à construire un monde plus juste et plus fraternel ". Or, cette conscience est surtout présente " chez les trois grandes religions monothéistes: le judaïsme, le christianisme et l'islam ", constatait le Jean-Paul II.

..." A cette lumière, comment ne pas considérer avec une certaine tristesse que les fidèles de ces trois religions, dont les racines historiques sont ancrées au Moyen Orient, n'ont pas encore réussi à établir entre eux une cohabitation pleinement pacifique dans la région où elles sont nées? "

... " L'Europe, née de la rencontre de différentes cultures ayant un même message chrétien, observe aujourd'hui, en raison de l'émigration, l'augmentation de la présence en elle de différentes traditions culturelles et religieuses. ... Nous devons continuer à vouloir le dialogue à tous les niveaux - économique, politique, culturel et religieux- et nous en recueillerons les fruits. "

Evoquant la polémique qui secoue l'Italie tout entière, "au nom de la liberté religieuse". Il a tenu à souligner : "La reconnaissance du patrimoine religieux spécifique d'une nation nécessite la reconnaissance des symboles qui la qualifient. Si, au nom d'une mauvaise interprétation du principe d'égalité, on renonçait à exprimer de telles traditions religieuses, la fragmentation des sociétés actuelles multiethniques pourrait facilement se transformer en un facteur d'instabilité et donc de conflit".

... "La cohésion sociale et la paix ne peuvent être obtenues en effaçant le patrimoine religieux de chaque peuple... Un tel geste serait peu démocratique, parce que contraire à l'âme des nations et aux sentiments de la majorité de leurs populations".

Enfin il a dénonçé une nouvelle fois l'utilisation de la religion comme prétexte à la violence. " Dieu lui-même a mis dans le coeur de l'homme un désir instinctif de vivre en paix et harmonie, insistait le pape, en citant ses propres paroles à Assise. C'est un désir encore plus intime et tenace que l'instinct de violence. Quiconque utilise la religion pour semer la violence contredit ses plus profondes et authentiques aspirations ". (source :vis)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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