04.11.03
- Il dénonce le centralisme romain.
La violence physique n'existe plus dans l'Eglise, mais "d'autres
formes de violence morale et psychologique y sont encore pratiquées":
centralisme, autoritarisme et dogmatisme.
Cette dénonciation vient du P. Maccise, président de l'USG jusqu'en
2000, qui parle dans un article des trois formes différentes de violence
qui persistent au sein de l'Eglise: centralisme, autoritarisme et dogmatisme.
"Elles sont les manifestations d'un type de pouvoir qui ne tient pas
compte du droit à une légitime diversité au sein de l'Eglise ni de l'exigence
évangélique du dialogue et du dépassement de la peur". Le P. Camilo
Maccise, Supérieur général de l'Ordre des Carmes pour deux mandats,
jusqu'au 30 avril 2003, et Président de l'Union des Supérieurs Généraux
(USG).
Sa réflexion , intitulée tout simplement "La violence au sein de l'Eglise",
est publiée dans le dernier numéro de "Testimonio" (Témoignage), la
revue bimestrielle de la Conférence des Religieux du Chili, qui paraîtra
dans les prochains jours. Dans son article, il n'hésite pas à
parler de la "violence du centralisme", de la "violence de l'autoritarisme"
et de la "violence du dogmatisme". Le centralisme - explique-t-il -
"est une forme raffinée de violence, parce qu'il concentre le pouvoir
de décision en une bureaucratie ecclésiastique qui ignore les défis
auxquels sont confrontés les croyants dans les différents milieux socioculturels
et ecclésiaux".
Les croyants de toutes catégories sont traités comme s'ils étaient des
"mineurs qui ont besoin de superprotection et d'une discipline imposée
selon des critères myopes". Toutefois, le centralisme "dérive en grande
partie du manque de confiance et de la peur". "Le contrôle centraliste
de la Curie romaine - ajoute-t-il - empêche également l'accès de groupes
qualifiés à un dialogue direct avec le Pape. Les Conseils de l'Union
des Supérieurs Généraux (USG) et l'Union Internationale des Supérieures
Générales (UISG) ont cherché en vain à avoir une audience-rencontre
avec le Saint-Père, et cela depuis 1995."
..." Alors que d'autres groupes mineurs et insignifiants, ainsi
que des individus étrangers à la foi et à l'Eglise, ont cette possibilité.
Mais les représentants de plus d'un million de religieux, engagés dans
les activités pastorales les plus variées et à la frontière de l'évangélisation,
en sont restés exclus. Il s'agit là d'une manière subtile d'empêcher
le dialogue indispensable à une collaboration intra-ecclésiale".
La "violence de l'autoritarisme", "se dissimule sous le masque du pouvoir
sacré". Et puis elle est exercée en couvrant par le secret le nom des
accusateurs. Elle prend la forme de l' "autoritarisme patriarcal" des
hommes qui légifèrent sur des questions qu'ils ne connaissent pas. Comme
dans le cas du document "Verbi sponsa", sur la vie de clôture, au sujet
duquel les religieuses "n'ont pas été consultées", et donc "ce sont
des hommes qui ont légiféré sur un mode de vie qu'ils ne connaissent
pas, sinon en théorie".
La "violence du dogmatisme", enfin, "n'admet pas que nous vivions dans
un monde pluraliste", et elle impose "une seule perspective théologique,
celle traditionaliste, élaborée sur la base de conditionnements philosophiques
et culturels d'époques révolues". Avec quelque chose d'encore plus grave:
au cas où un procès à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi devait
se terminer en faveur de l'accusé, celui-ci "ne reçoit aucune lettre
d'acquittement" et "l'accusateur ne reçoit aucune monition, aucune peine
canonique pour avoir menti ou calomnié". (source : vd)
Pour plus d'informations : Agence
VID
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