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06.11.03 - France : La loi sur la laïcité.

L'idée d'une loi complémentaire sur la laïcité, vers laquelle semblent s'orienter Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, a été accueillie mercredi avec réserve tant par les évêques français que par le président de la Fédération protestante et par le président du Conseil français du culte musulman.

Cette question était en effet à l'ordre du jour de l'Assemblée plénière des évêques de France et, dans les circonstances actuelles, elle présente une réelle acuité, même si le port du voile islamique ne concerne qu'à peine 1% de la population des jeunes scolaires.

Interrogé à l'occasion de l'Assemblée annuelle des évêques de France à Lourdes, qui se tient du 4 au 10 novembre à Lourdes, le cardinal Jean-Louis Tauran, ancien secrétaire d'Etat au Vatican, a jugé qu''"il ne faudrait pas que pour un problème minoritaire, on remette en question un siècle de jurisprudence qui a apporté la concorde religieuse et la paix civile".

La déclaration de Mgr Jean Pierre Ricard est nette et sans ambage, dans un sens similaire. Nous vous invitons à la lire in-extenson sur le site de la conférence des évêques de France.

"Je ne suis pas sûr que cette solution serve à la paix sociale", a déclaré pour sa part l'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, tandis que Mgr Claude Dagens, évêque d'Angoulême, estime qu'une loi "risquerait de réveiller les conflits d'antan, les affrontements, les exclusions réciproques".

Pour l'évêque auxiliaire de Lille, Mgr Jean-Luc Brunin, "on va légiférer à partir d'une représentation globale et fantasmatique de l'islam, pour répondre à des cas particuliers".

Le président de la Fédération protestante de France (FPF), le pasteur Jean-Arnold de Clermont, a rappelé mercredi à Lourdes son opposition à une loi sur les signes religieux, en assurant que "si un tel projet se dessinait, nous serions obligés de reprendre notre bâton de pèlerin". Le pasteur de Clermont fait partie des invités de l'assemblée plénière des évêques de France . "Mais j'ai le sentiment qu'actuellement, chacun pousse ses pions, y compris à l'Elysée", a ajouté le président de la FPF. Si la menace se précisait, il se déclare partisan d'une "démarche commune" de toutes les Eglises chrétiennes en France (catholique, orthodoxes, protestantes) auprès des pouvoirs publics.

M. Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, ne s'est guère montré plus enthousiaste. "Dans le climat de passion actuel, une loi pourrait être ressentie par ma communauté comme une suspicion, une mise en doute de sa capacité à résoudre un problème qui se pose à la société... Nous ne souhaitons pas qu'une loi diabolise ou érige en interdit un signe dont nous avons dit qu'il résultait d'une prescription religieuse."(source cef)

Pour plus d'informations : Assemblée plénière de Lourdes

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