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10.11.03 - Ouganda : Les civils deviennent des cibles.

Plus de 60 personnes ont été tuées jeudi6 novembre dans le district de Lira (nord de l'Ouganda) par des hommes soupçonnés d'appartenir à la rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

"Trente personnes sont mortes dans les villages d'Awayapiny et d'Alanyi, 20 à Omarari et neuf à l'école primaire d'Omoro, tous dans le sous-comté d'Abako. Une autre avait aussi été tuée dans un centre commercial sur la route reliant Lira à Soroti". Selon les informations transmises par le P. Sabbat Ayele, les rebelles ont décapité plusieurs personnes et incendié de nombreuses habitations. "J'ai parlé à une femme du nom de Consolata Atim, qui a été battue par les rebelles, qui m'a dit qu'elle avait vu des gens se faire décapiter."

Le porte-parole de l'armée du district de Lira, le lieutenant Chris Magezi, a déclaré que l'armée n'avait pas encore connaissance du nombre de morts, mais a précisé que trois autres personnes, dont un officier de police, avaient également été tuées vendredi soir dans l'attaque d'un camp de déplacés à Agwata, dans le comté de Dokolo. "Ces gens ont pour mission de tuer, mais je ne vais pas me mettre à spéculer sur le nombre de ceux qu'ils ont tués".

"Des groupes de rebelles ont investi plusieurs villages et ont massacré la population à vue, selon l'armée, qui craint un bilan bien plus lourd une fois terminées les constatations sur place.

Les civils du nord de l'Ouganda armés par le gouvernement pour combattre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) deviennent eux-mêmes des "cibles" pour les rebelles, a déclaré dimanche 9 novembre Mgr Jean Baptiste Odamal, archevêque de Gulu, cette région du pays où plus de 60 villageois ont été tués jeudi. "La stratégie de l'armée consistant à former des forces civiles de défense a fait de la population une cible potentielle pour les rebelles".

"J'ai déjà dénoncé cela dans un communiqué voici quelques mois, mais on me l'a reproché violemment. Cette stratégie a déjà été expérimentée il y a des années dans les districts de Gulu, Pader et Kitgum de la région, avec des résultats meurtriers. La stratégie de mobilisation de la population contre la LRA risque d'être considérée par les rebelles comme une menace à grande échelle, et les pousser à considérer tous les civils comme des ennemis potentiels".

"A mon avis, c'est ce qui a conduit à cette aggravation de la brutalité dans notre région", a ajouté l'archevêque, qui est à la tête de l'Initiative de paix des responsables religieux d'Acholi (Acholi Religious Leaders Peace Initiative, ARLP), et qui tente une médiation entre LRA et gouvernement. L'ARLP a établi des contacts avec les rebelles, mais ses efforts ont buté sur le manque de confiance entre les deux parties, selon Mgr Odama. La LRA affirme vouloir remplacer le gouvernement du président Yoweri Museveni par une administration basée sur le respect des dix commandements de la Bible. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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