14.11.03
- Burkina Faso : Les conditions d'un dialogue.
Malgré le courant islamiste radical qui secoue le monde, nourrissant
un durcissement des relations avec les autres confessions religieuses
et conduisant à des amalgames, il faut "maintenir le dialogue coûte
que coûte".
Tel est en substance, le contenu du communiqué de presse émanant de
la "Commission épiscopale pour le dialogue avec l'Islam" de
l'Eglise burkinabé, réunieà Ouagadougou du 4 au 7 novembre
2003. Il a été constaté que dans la plupart des provinces, les relations
sont fraternelles dans la vie ordinaire. Mais, il n'en n'est pas moins
vrai qu'on constate aussi qu'un courant islamiste radical secoue le
monde, à la suite des événements violents dont nous parlent les médias
et qui a des répercussions dans le pays.
Cette tendance nourrit un durcissement des relations avec les autres
confessions religieuses, conduit à des amalgames de part et d'autres
et suscite la peur.Voilà pourquoi, il est impératif de maintenir ces
efforts de dialogue entrepris par tant de croyants des différentes communautés
religieuses burkinabè et qui montre que chrétiens et musulmans peuvent
vivre ensemble en bonne harmonie.
La Commission a rappeleé les quatre devoirs du chrétien pour
un bon dialogue et une bonne rencontre avec les frères musulmans :
- Le devoir d'analyse des situations de crise. Pour empêcher tout amalgame
simplificateur, il faut affiner les grilles d'analyse des situations
de conflits pour en saisir les vraies raisons : politiques, économiques,
sociales, ethniques, historiques et pas seulement religieuses, et répondre
ainsi aux vraies questions.
- Il faut s'informer. Le devoir de connaître la religion de l'autre,
pour mieux le respecter et mieux l'aimer en le laissant dire lui-même
quant à sa religion, et ainsi faire tomber les préjugés. D'où l'importance
des sessions de formation.
- Le devoir de privilégier le dialogue de vie et de collaboration, qui
est plus important que tout, à travers le vécu quotidien, pour plus
de justice et de paix dans les villages et le pays.
- Le devoir de s'enraciner dans la personne de Jésus, dans notre propre
foi au Christ, pour mieux la connaître, en vivre et en témoigner.
"C'est la vitalité des communautés chrétiennes, ajoute le communiqué,
et leur courage dans les situations très difficiles qui sont la meilleure
réplique à une propagande islamiste".
Une rencontre interconfessionnelle des jeunes a eu lieu au "stade
du 4-Août" à Ouagadougou du 21 au 24 juillet 2003. Le thème en
était : "Relations inter-religieuses et la paix au Burkina Faso : quelle
place pour la jeunesse croyante?"
Parmi les recommandations exprimées par les jeunes, on peut retenir
:
- Que chaque confession religieuse oeuvre à rendre plus profond l'enseignement
de sa doctrine religieuse, car la promotion de la paix dans l'esprit
du dialogue inter religieux, exige une connaissance parfaite de sa religion
et de celle de l'autre.
- Que les autorités politiques prennent des mesures visant à interdire
l'utilisation de la religion à des fins politiques.
Puissent, particulièrement ces deux recommandations, ainsi que toutes
les autres, trouver un écho favorable chez tous les croyants chrétiens
et musulmans. (source : allafrica)
Pour plus d'informations : Agence
Allafrica
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