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19.11.03 - Burundi : Tout n'est pas réglé.

C'est la sensation d'un vide de pouvoir qui prévaut au Burundi, tandis que les rebelles et le gouvernement semblent prêts à se partager les charges et les sièges, les gens vivent en proie à la terreur".

Cette constatation est faite par un correspondant de l'agence missionnaire Misna. " Ce vide du pouvoir inquiète et les gens savent que cela n'annonce rien de bon."Il y a quelque chose d'étrange dans l'air, dit-il. Aujourd'hui sans doute les colloques entre les FDD (Forces de Défense de la Démocratie, le principal groupe rebelle hutu du pays) et le gouvernement marqueront un nouveau tournant, mais pendant ce temps la situation des civils ne fait que s'aggraver".

... "Dans les quartiers nord de la capitale depuis plusieurs jours des jeunes garçons d'ethnie hutu disparaissent à l'improviste et de nombreux autres jeunes sont abattus sur place. Pour tous l'accusation est d'être partisans ou d'être membres des FNL, Forces de Libération Nationale, le second groupe armé hutu qui continue de s'opposer au dialogue avec le gouvernement.

..."Dans les deux cas ce sont leurs propres frères hutu qui commettent ces actions", explique ce correspondant.Les gens sont livrés à eux-mêmes, à la merci des militaires, des rebelles et de quiconque possède une arme. Les jeunes ne vont plus à l'école par peur d'être tués ou enlevés. Aucun jeune habitant dans les quartiers nord de Bujumbura ne réussit à dormir la nuit. "Tous restent éveillés et s'attendent à ce qu'une fois la nuit tombée quelqu'un pénètre chez eux pour venir les chercher".

Ces jours-ci dans les environs de Bujumbura, il pleut souvent et les températures se sont fortement abaissées, rendant encore plus difficile la vie de 150.000 réfugiés qui, depuis plusieurs jours, ont trouvé refuge dans les villages des environs d'Isale, un centre rural à 30 kilomètres au nord de Bujumbura. Il s'agit en majorité de personnes qui habitaient dans la zone de Bujumbura Rural, à l'est de la capitale, où, en début de semaine, l'armée gouvernementale a lancé une violente contre-offensive pour frapper les FNL.

"Des affrontements avec les rebelles on sait bien peu de choses, mais en revanche depuis mardi dernier un flux d'évacués continue d'abandonner maisons et terrains: par milliers ils se sont déversés dans la capitale, tandis que la majorité d'entre eux s'est arrêtée dans la zone d'Isale" explique encore le correspondant. Les civils qui habitent dans les autres zones périphériques du pays se trouvent dans des situations similaires où, selon certaines rumeurs, arrestations arbitraires, tortures, homicides et affrontements sporadiques entre les rebelles et l'armée ou entre les deux protagonistes de la rébellion sont désormais à l'ordre du jour. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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